Félicitations à Lucie Sauvé qui devient professeure émérite !

C’est avec un grand plaisir et enthousiasme que le Centr’ERE souligne l’octroi du statut de professeure émérite à Madame Lucie Sauvé, professeure retraitée du département de didactique de l’UQAM.

Ce titre honorifique témoigne de l’apport exceptionnel qu’elle a réalisé au sein de l’UQAM à travers les diverses réalisations qu’elle a développées tout au long de sa trajectoire, autant au niveau de la recherche, de la formation que des services aux collectivités.

Lucie Sauvé a joué un rôle de pionnière en éducation relative à l’environnement au Québec et dans la francophonie, étant désormais reconnue au niveau international comme une référence incontournable par sa contribution au développement des fondements théoriques et pratiques de ce domaine.

En tant que professeure à l’UQAM depuis 1993, elle s’est engagée afin d’intégrer l’ERE, cette dimension fondamentale dont l’objet est le rapport personnel et social à l’environnement, dans la formation. Elle a consacré ses efforts afin que le champ de l’ERE soit structuré et reconnu à l’UQAM. Dans cette perspective, elle a créé en 1996, le Programme court de deuxième cycle en éducation relative à l’environnement, in situ (premier programme court de l’UQAM), développé aussi à distance depuis 2003 (premier programme à distance de l’UQAM), désormais intégrés dans l’offre académique de l’UQAM, un programme qui a des passerelles avec les programmes de maîtrise en éducation et en sciences de l’environnement. Elle a dirigé ces programmes pendant 15 ans. Dans les dernières années, grâce à sa détermination, plusieurs cours en ERE ont été intégrés à la formation initiale à l’enseignement (DDD3513, DDD7630 et DDD5510) et plus récemment, elle s’investit dans le développement d’un nouveau cours pour la formation continue en ERE au secondaire (DDD8532). Pour soutenir ces développements, elle a mis sur pied en 2001 et coordonné un Centre de Ressources pédagogiques en éducation relative à l’environnement (depuis 2014, Espace ressources du Centr’ERE), qui offre des services d’expertise conseil, de production et diffusion de matériel pédagogique et un centre de documentation qui compte avec un répertoire informatisé (plus de 3000 titres en français, anglais, espagnol et portugais).

Il importe de souligner que depuis très tôt dans son parcours, Lucie Sauvé a déployé des efforts en vue de l’intégration de l’ERE dans le milieu scolaire et au sein de la société québécoise. Au cours des années 80, elle a collaboré à des travaux de recherche au ministère de l’Environnement du Québec, qui avait alors un Service d’éducation relative à l’environnement. En 1989, elle coorganisait avec le Ministère, le premier Colloque international de recherche en éducation relative à l’environnement au Québec (dans le cadre de l’ACFAS). Au début des années 90, elle a contribué à l’événement « Vers les états généraux de l’éducation relative à l’environnement » (U. de Montréal) et à la mise en place de l’Association québécoise pour la promotion de l’éducation relative à l’environnement (AQPERE). Elle a aussi suivi de près les travaux ayant permis la formation, à l’initiative du ministère de l’Environnement, d’un Comité interministériel d’éducation relative à l’environnement. Dans la poursuite de ces efforts, en 2012, elle a mis en place une plateforme de travail collaboratif avec un collectif des représentant·e·s de 57 organisations et institutions québécoises, qui sous sa direction et suite à 4 ans de travail conjoint, a conçu une Stratégie québécoise d’éducation en matière d’environnement et d’écocitoyenneté. Ce document, destiné aux décideurs des milieux de l’éducation et de l’environnement, a été lancé à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec en juin 2019. Lucie Sauvé poursuit actuellement les démarches en vue de son institutionnalisation par le gouvernement du Québec.

Par ailleurs, à titre de représentante du SPUQ au Comité institutionnel de mise en oeuvre de la Politique environnementale de l’UQAM (CIME), elle a initié et animé de 2017 à 2019, les travaux de production de la nouvelle Politique en matière d’écoresponsabilité de l’UQAM (Politique 37), qui implique un projet collectif de développement de savoirs, de valeurs et de compétences d’action relatifs aux questions environnementales à l’UQAM dans les domaines de la recherche, la formation et l’engagement pour mieux répondre à la mission sociale de l’université.

Il faut également souligner le rôle déterminant que Lucie Sauvé a joué pour articuler et structurer les initiatives de recherche en ERE et pour valoriser la recherche participative sur des questions socio-écologiques vives et l’apprentissage collectif qu’elle privilégie. Ceci a été possible d’abord, à travers une Chaire de recherche du Canada en ERE (CRSH, 2001-2011; FCI, 2001-2002) dont elle était porteuse et qu’elle a développé comme équipe de recherche en partenariat (12 chercheure- s; 10 collaborateurs et collaboratrices, 8 partenaires). En parallèle, en 2005, elle a mis en place le Réseau RefERE – Réseau international francophone de recherche en éducation relative à l’environnement, qui a offert un important espace d’échange et de discussion. Ensuite, grâce à la dynamique riche et féconde de travail collaboratif déployée, y compris au niveau international, elle a créé et dirigé un centre interdisciplinaire, interuniversitaire, international et partenarial de recherche en ERE (2012 à 2020), le Centre de recherche en éducation et formation relatives l’environnement et à l’écocitoyenneté-Centr’ERE, qui a permis de catalyser et de déployer les efforts de travail conjoint dans ce domaine, faisant converger de multiples acteurs du monde universitaire et du milieu associatif et institutionnel, autant du Québec, du Canada que de la francophonie. En 2020, ce centre comptait 162 membres (chercheur-e-s, étudiant-e-s et partenaires) dont 49 chercheur-s-es en provenance de 22 institutions universitaires. Dans l’actif du Centr’ERE, sous la direction de Lucie Sauvé, se trouvent divers projets de recherche, séminaires, colloques, conférences, participations à des événements socio-scientifiques, formation d’étudiants de 2e et 3e cycles, accueil de chercheurs internationaux visiteurs, publications diverses, collaborations internationales et services aux collectivités. Depuis sa retraite en 2020, Lucie demeure responsable de l’un des axes de recherche du Centr’ERE : Politiques publiques en éducation relative à l’environnement, assumant divers travaux de recherche associés à cette thématique. 

Par ailleurs, Lucie Sauvé a créé en 1998 et dirigé depuis, la revue de recherche internationale: Éducation relative à l’environnement – Regards, Recherches, Réflexion (subventions CRSH et FQRSC en 2019), seule revue francophone de recherche en ERE, initiée dans le cadre d’un partenariat international avec la Fondation Universitaire Luxembourgeoise (Belgique), l’Institut de formation et de recherche en éducation relative à l’environnement – Ifrée (France), l’ Institut du Sahel (Mali) et l’Université Quisqueya (Haïti). À titre de directrice et membre du comité scientifique de cette revue, elle a réalisé un travail constant, systématique et minutieux de révision de tous les articles sélectionnés pour publication. Cette revue est classée dans la Catégorie 1 pour le champ des recherches en sciences de l’éducation par le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur de France et en 2020, elle a obtenu un prix d’excellence de l’organisation canadienne EECOM – Réseau canadien d’éducation et de communication relatives à l’environnement.

Son apport à la coopération internationale interuniversitaire s’est distingué particulièrement à travers deux projets majeurs qui incluaient la formation d’équipes universitaires en ERE, le développement de programmes de recherche et des projets d’écodéveloppement. Ces projets, financés par l’AUCC/ACDI, ont associé l’UQAM à cinq universités amazoniennes : le projet EDAMAZ – éducation relative à l’environnement en Amazonie (1996-2001) qui a mérité le Prix d’excellence pour l’internationalisation par l’action communautaire de l’AUCC en 2000 et la même année, une Mention spéciale de reconnaissance et d’appui du Parlement amazonien, ainsi que le Prix d’excellence de l’ACDI en 2002 accordé au meilleur projet de coopération réalisé par une université ou une institution préuniversitaire, et le projet ECOMINGA – écodéveloppement communautaire et santé environnementale en Bolivie (2007-2014).

Depuis 1993, Lucie Sauvé a dirigé 52 projets de recherche (ou liés à la recherche) ayant été subventionnée principalement par l’AUCC/ACDI, le CRSH et le FRQSC. Elle a aussi été coresponsable ou collaboratrice de 37 autres projets de recherche. Son curriculum vitae atteste de ses nombreuses communications scientifiques (près de 400 conférences et communications) étant une conférencière hautement sollicitée, notamment au niveau international. Il témoigne également de l’importante place accordée par Mme Sauvé à l’encadrement d’étudiants de cycles supérieurs (115, dont 12 membres des équipes universitaires boliviens, dans le cadre du projet de développement international Ecominga, précédemment mentionné). Elle a également été présidente et membre de 18 jurys de thèses doctorales. Il faut également souligner ses très nombreuses productions de recherche (au total, 273 : monographies, directions de publication, publications dans des ouvrages collectifs, préfaces et postface, articles dans des revues arbitrées et productions pédagogiques).

Elle a également été initiatrice, dirigé, codirigé et présidé une centaine d’événements scientifiques dont le Colloque international sur l’éducation au changement climatique qui s’est tenu à l’UQAM à l’automne 2019; le Sommet sur l’éducation en matière d’environnement et d’écocitoyenneté, tenu à Montréal en 2017; l’événement Planet’ERE – Organisation francophone internationale d’éducation relative à l’environnement – qui a réuni en 2017 à l’UQAM plus de 800 participants; et le 5e Congrès mondial d’éducation relative à l’environnement, où elle a œuvré à titre de présidente du Comité de direction, tenu en 2009 au Palais des congrès de Montréal, avec la participation de 2 200 participants en provenance de plus de 80 pays des diverses régions du monde.

Sa participation dans de nombreux comités au sein de l’UQAM est également à souligner. Outre les comités déjà mentionnés, est à noter, entre autres, sa participation en tant que membre du Conseil académique de la Faculté des sciences de l’éducation, à titre de représentante des unités de recherche, du Comité de sélection du poste de doyen-ne à la Faculté des sciences de l’éducation, du Comité institutionnel pour l’organisation du Colloque international Science et 4 Société ( Vice-rectorat à l’enseignement et à la recherche), du Comité interfacultaire d’éducation scientifique (Faculté des sciences de l’éducation et Faculté des sciences), du SCAE et CPEA du programme de doctorat en éducation, du Comité scientifique de l’Institut des sciences de l’environnement, du Comité d’évaluation des projets de chaire institutionnelle à la Faculté des sciences de l’éducation, du Collège des examinateurs du Programme des Chaires de recherche du Canada, CRSH.

Il faut aussi souligner sa participation à divers débats publics en matière d’environnement (éducation, énergie alimentation) et sa présence dans les médias locaux et internationaux (environ 200 entrevues). Son engagement social à propos de divers enjeux socio-écologiques, elle l’a déployé entre autres dans le Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste – qu’elle a mis en place en 2011 et qu’elle coordonne depuis ce temps. Il s’agit d’une structure qui regroupe plus de 130 scientifiques de divers horizons disciplinaires. Ce collectif a été reconnu comme l’un des 50 projets qui ont « transformé la société québécoise » dans le cadre des célébrations des 50 ans de l’UQAM. Ses préoccupations pour les questions environnementales l’ont également menée à devenir membre de l’Institut des sciences de l’environnement et de l’Institut Santé et Société de l’UQAM, et à contribuer au Réseau DIALOG de recherche et de connaissances sur les questions autochtones.

L’excellence de ses travaux a été soulignée par diverses reconnaissances et prix, dont le Prix Carrière en recherche de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, en 2016; un Doctorat Honoris Causa de la Universidad Veracruzana (Mexique) en 2015, en reconnaissance de l’ensemble de ses travaux et de son engagement de plus de 20 ans en Amérique latine; le Prix de reconnaissance de l’Association des doyens, doyennes et directeurs, directrices pour l’étude et la recherche en éducation au Québec (ADEREQ), en 2009.

Lucie Sauvé qui s’est nettement distinguée par ses qualités dans l’enseignement, la recherche et les services aux collectivités ainsi que par la cohérence de ses travaux académiques et de son engagement écosocial. Ses travaux sont devenus une source d’inspiration et d’enrichissement et elle est devenue un modèle d’engagement.

Toutes nos félicitations à Lucie Sauvé pour sa contribution remarquable, elle mérite amplement la reconnaissance honorifique que lui confère le statut de professeure émérite !