L’éducation scientifique dans l’environnement pour susciter l’intérêt des élèves à l’école
Jean-Philippe Ayotte-Beaudet, doctorant et chargé de cours, Université du Québec à Montréal
Patrick Charland, professeur, Université du Québec à Montréal
Résumé
Depuis quelques décennies, plusieurs auteurs se questionnent sur la nature de la relation entre l’éducation relative à l’environnement et l’éducation scientifique en contexte formel (Fensham et May, 1979; Robottom, 1983; Gough, 2002; Charland; 2009). Certains considèrent l’éducation scientifique comme le point d’ancrage de l’éducation relative à l’environnement, alors que d’autres questionnent le bienfondé de restreindre l’éducation relative à l’environnement aux cours d’éducation scientifique. Cependant, aucun ne remet en question leur relation en contexte scolaire. Pourtant, on constate que l’éducation scientifique a été évacuée de son environnement naturel au profit de l’environnement artificiel que représentent les classes et les laboratoires (Uitto, Juuti, Lavonen et Meisalo, 2006; Zoldosova et Prokop, 2006). Or, l’école aurait avantage à privilégier des situations pédagogiques ancrées dans le milieu de vie des élèves pour susciter leur intérêt pour les sciences (Woodhouse et Knapp, 2000; Smith, 2002; Gruenewald, 2003a, 2003b; Nicol, 2003; Braund et Reiss, 2006; Lugg, 2007; Fägerstam et Blom, 2013). Certains estiment même que les environnements d’apprentissage authentiques sont ceux qui présentent le meilleur potentiel pour générer l’intérêt des élèves (Glowinski et Bayrhuber, 2011; Renninger et Hidi, 2011; Swarat, Ortony et Revelle, 2012). En ce sens, il importe de définir le concept de l’intérêt et les recherches qui y sont associés pour apporter un nouvel éclairage sur les possibles relations entre l’éducation relative à l’environnement et l’éducation scientifique à l’école.