Environnement et engagement citoyen : identités collectives, idéologies et culture

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Environnement et engagement citoyen : identités collectives, idéologies et culture

Yves Laberge, directeur des collections « L’Espace public » et « Cinéma et société », Presses de l’Université Laval

Résumé

Ma recherche se veut interdisciplinaire et vise à conceptualiser les intersections entre plusieurs domaines de réflexion : sociologie de l’environnement et du risque, engagement citoyen, identités collectives, idéologies et culture. Le lieu privilégié d’application de ma démarche est le Québec; cependant, je m’inspirerai de publications réalisées ailleurs dans le monde, notamment à partir de différents ouvrages en théories sociales publiés en anglais (mais pas nécessairement par des universitaires anglophones). Mon but ultime est de comprendre comment s’articulent les différents discours sur la protection de l’environnement et de saisir les idéologies sous-jacentes. Autrement dit, au nom de quoi veut-on protéger, préserver, ou mettre en valeur notre environnement? Est-ce pour lutter contre la pollution ou simplement pour exploiter plus longtemps les ressources naturelles?

La sociologie de l’environnement cherche précisément à saisir, distinguer, classifier, catégoriser ces différentes perspectives sur l’environnement. Ces différentes attitudes et visions correspondent à des idéologies; selon les cas, on peut par exemple parler d’idéologie néolibérale, ou inversement d’une idéologie proche de l’écologie profonde. Il existe plusieurs idéologies au sein d’une société démocratique; c’est le contraire du totalitarisme qui n’accepte qu’une seule idéologie et interdit les autres. On distingue généralement deux grands types d’idéologies : celles qui légitiment le monde tel qu’il est, ou au contraire celles qui s’y opposent. Mais plusieurs nuances existent et devraient être ajoutées.

Entre en jeu la question des identités, faisant en sorte que chaque individu « choisit son camp », en adoptant la vision d’une idéologie correspondant à son point de vue. Ce processus ne s’effectue pas mécaniquement, mais plutôt progressivement. De plus, l’adhésion d’un individu à telle ou telle idéologie ne se fait jamais entièrement ou aveuglément; il subsiste toujours des réticences, des nuances, des zones grises, des doutes et des questionnements.