Rencontre avec Sergio Campusano,
Président de la communauté autochtone Diaguita Huascoaltina
- Mardi 27 novembre, 14:30
- Développement et Paix, 1425 boul. René-Lévesque, 4e étage, Grande Salle
Depuis plus de deux décennies, les autochtones Diaguita Huascoaltinos du Chili font face au puissant modèle extractif qui s’est imposé au Chili. Cette communauté a résisté depuis l’année 2000 aux tentatives d’implantation de Pascua Lama, un méga projet minier binational Chili-Argentine, de l’entreprise aurifère canadienne Barrick Glod Corporation. Ce projet a été approuvé initialement en 2000, suite à 10 ans d’explorations. Fortement contesté à cause des impacts multiples sur la région, plus particulièrement, sur les glaciers et pour être situé sur des territoires usurpés à la communauté Diaguita Huascoaltina, ce projet a provoqué l’un des plus longs conflits socio-écologiques du Chili. La construction de la mine a été initiée en 2010, mais le projet a dû faire face à une opposition sociale déterminée et à des recours juridiques l’accusant de dommages environnementaux irréparables. Ces luttes ont donné fruit. Les activités de la mine ont du être paralysées en 2013. Et finalement, en octobre 2018, le Tribunal environnemental de la région d’Antofagasta où est situé le projet, a décrété la fermeture définitive de Pascua Lama. Le territoire a toutefois été fortement affecté par toutes ces années d’activité minière, l’habitat de plusieurs espèces, endommagé et des rivières, contaminées par des eaux acides. Aussi, les menaces au territoire se poursuivent: un autre méga projet minier canadien, Nueva Union (cuivre, or et molybdène) qui résulte de la mise en commun des projets miniers Relincho et El Morro des canadiennes Teck et Goldcorp, a démarré ses activités d’exploration dans le Territoire de conservation autochtone, qui génèrent déjà des impacts sur l’écosystème de cordillère et sur la flore et la faune, protégés par la communauté Diaguita Huascoaltina. La vie utile envisagée de ce projet est de 38 ans, avec possibilité d’expansion. La lutte asymétrique pour la défense du territoire se poursuit pour faire face à ce nouveau gigantesque projet minier.
Animé par Isabel Orellana et Marie-Eve Marleau
Événement co-organisé par le Centr’ERE – Centre de recherche et éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal et le CDHAL- Centre pour les droits humains en Amérique latine