L’AQPERE a présenté la 17e édition du colloque en éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté, le vendredi 19 novembre 2021. Celui-ci avait pour thème Tout un monde en santé ! Enjeux pour l’éducation relative à l’environnement. Ce colloque a regroupé les personnes œuvrant en éducation relative à l’environnement et à l’écocitoyenneté, autant en éducation formelle qu’en éducation non formelle. Cet évènement créé par et pour la communauté, a offert une occasion d’échange et de réseautage sur les dernières nouveautés et les développements pédagogiques en éducation relative à l’environnement.
Le Centr’ERE a eu le plaisir d’accueillir deux conférences sur l’identité environnementale et l’engagement écologique des jeunes en France.
Ce fut l’occasion de parler du nouveau master de sociologie dont Jocelyn Lachance a la responsabilité de la ville de Pau en France et qui se nommera, à l’horizon de la rentrée 2022 : « Jeunesse, mobilisation et environnement », adossé au nouveau laboratoire TREE du CNRS, fondé le 1er janvier 2021.
Quand le risque n’est plus écologique : s’engager dans la société de l’expérimentation Jocelyn Lachance est maître de conférences HDR en sociologie à l’Université de Pau et membre du laboratoire TREE (UMR CNRS 6031).
Résumé :
Depuis plusieurs années, les sociologues soulignent la dimension « expérimentale » de l’engagement des jeunes, leur créativité et leur capacité à mettre en pratique leurs valeurs sous des formes inédites qui sont parfois invisibles aux yeux de la génération de leurs ainés. A partir des enquêtes qualitatives menées dans le cadre des projets ECOTIC et ECOCOV, nous interrogerons les effets de cette place accordée à l’expérimentation, en montrant comment les modalités contemporaines de l’engagement entrainent des formes paradoxales d’être-au-monde témoignant dans le domaine de la défense de la cause environnementale de « la fatigue d’être soi », décrite par Alain Ehrenberg. En effet, derrière la réussite de « jeunes engagés » ayant trouvés « leur voie », nos enquêtes révèlent le « revers » d’une lutte légitime, qui produit dans son sillage les conditions propices à l’émergence, non seulement du sentiment de culpabilité et d’insuffisance, mais aussi parfois de dépression. Le « jeune engagé » en faveur de l’écologie apparait alors comme la figure emblématique de l’individu hypermoderne, s’exposant dans l’action au risque de la réussite, mais aussi, et parfois surtout, de l’échec.
Jocelyn Lachance est maître de conférences HDR en sociologie à l’Université de Pau et membre du laboratoire TREE (UMR CNRS 6031). Ses recherches socio-anthropologiques portent sur le devenir adulte dans la société hypermoderne. Il est notamment l’auteur de L’Adolescence hypermoderne. Le nouveau rapport au temps des jeunes (PUL, 2011), de La Famille connectée. De la surveillance parentale à la déconnexion des enfants (Eres, 2019) et Les tentatives de reconnaissance. Figures anthropologiques des interactions sociales et de la valorisation de soi(PUL/Hermann, 2021). Il poursuit également en parallèle un travail d’accompagnement des professionnel-le-s du travail social, de l’éducation et de la santé.
Quand la réputation des jeunes engagés pour l’écologie révèle des tensions identitaires: le cas de Youth For Climate. Mathias Przygoda, doctorant à l’université de Pau et des pays de l’Adour, sous la codirection de Jocelyn Lachance et de Francis Jaureguiberry
Résumé :
Le contexte hypermoderne participe à une modification des pratiques militantes dans le domaine de l’écologie, autant dans ses formes que dans ses expressions. Ainsi de nouveaux mouvements sociaux émergent et expriment des degrés d’engagement variés chez les jeunes engagés en faveur de la défense de l’environnement. L’utilisation des TIC a notamment permis à ces derniers d’investir de nombreux espaces numériques, interconnectés et interdépendants avec les espaces hors ligne. De nouveaux risques liés à la réputation sont alors affrontés par ces jeunes qui mettent en place des stratégies inédites pour exprimer leur engagement. Ce sont particulièrement les enjeux identitaires fortement liés à ces formes contemporaines d’expression de l’engagement que nous décrirons et analyserons au cours de notre intervention.
Mathias Przygoda est doctorant à l’université de Pau et des pays de l’Adour, sous la codirection de Jocelyn Lachance et de Francis Jaureguiberry (Laboratoire TREE – UMR CNRS 6031). Son sujet de thèse porte sur l’engagement écologique de la jeunesse hypermoderne à l’ère du numérique. Il y interroge plus particulièrement le rôle de la réputation et la mise en visibilité de leur engagement dans différentes communautés, notamment présentes sur Discord. Il enseigne également la sociologie de la jeunesse et la méthodologie de recherche au département de sociologie de l’UPPA.
L’événement s’est tenu le 4 novembre 2021, en présentiel et à distance.
Détails de l’événement
Le jeudi 4 novembre 2021, de 9h30 à 11h30 (heure du Québec)
Université du Québec à Montréal, Local N-3785 (Pavillon des sciences de l’éducation, 1205 rue Saint-Denis)
Du 5 au 14 octobre, le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE) de l’Université du Québec à Montréal, a organisé les Journées de l’éducation relative à l’environnement 2021.
Cet événement a eu lieu à l’Université du Québec à Montréal qui est située en territoire traditionnel de la nation Kanien’kehá:ka, sur l’île de Montréal (Tiohtiá:ke). Il est organisé dans le respect des liens avec le passé, le présent et l’avenir et les droits territoriaux ancestraux.
Ces journées entamaient la saison automnale du Centr’ERE en soulignant trois dates symboliques dont les significations marquent considérablement notre rapport à l’éducation, aux peuples autochtones et à l’environnement. Le 5 octobre est en effet, la journée internationale des enseignante.s; le 12 octobre, la journée intitulée de manière controversée de « découverte » des Amériques, qui marque de très douloureux moments d’histoire et qui incite à reconstruire les liens avec les Premiers peuples des Amériques; et le 14 octobre, journée internationale de l’éducation relative à l’environnement (ERE). Ces trois dates balisaient le parcours d’un ensemble d’activités (séminaires, tables rondes, conférences, rencontres) offrant des regards complémentaires sur le passé, le présent et l’avenir du champ de l’éducation relative à l’environnement à l’Université du Québec à Montréal, au Québec et au-delà. Tout au long de ces journées, de multiples fenêtres ont été ouvertes sur les maillages interdisciplinaires foisonnants entre l’ERE et les champs de la philosophie, de l’anthropologie, des arts et de la littérature, entre autres.
5 octobre, 14h à 16h30 : Table ronde Trajectoire de l’éducation relative à l’environnement au Québec : perspectives historiquesVoir l’événement 6 octobre, 9h à 12h : Table ronde Philosophie pour enfant et éducation relative à l’environnementVoir l’événement 7 octobre, 13h30 à 16h30 : Conférences et table ronde Arts & ERE: perspectives littérairesVoir l’événement 12 octobre, 14h à 17h : Table ronde Ontologies autochtones et éducation relative à l’environnement : identités, territoires et conflits.Voir l’événement 13 octobre, 9h30 à 12h : Conférences publiques Défis de l’éducation relative à l’environnement dans un temps de bouleversementsVoir l’événement 14 octobre, 9h à 12h : Assemblée générale du Centr’ERE, réservée aux membres 13h à 15h : Événement de célébration L’éducation relative à l’environnement à l’UQAM : un parcours fécond d’apprentissage collectifVoir l’événement
L’événement a eu lieu en présentiel (places limitées) et sur Zoom.
Table ronde Trajectoire de l’éducation relative à l’environnement au Québec : perspectives historiques
Mardi 5 octobre 2021 de 14h à 16h30 Salle D-R200, Pavillon Athanase-David, Université du Québec à Montréal, 1430 rue Saint-Denis Aussi en ligne, sur Zoom
Cette table ronde s’est tenue à l’occasion de la Journée internationale des enseignants. Les échanges ont porté sur la trajectoire historique de l’éducation relative à l’environnement au Québec au fil des dernières décennies. Des acteurs-clés qui ont œuvré au sein d’organisations pionnières afin que cette dimension essentielle de l’éducation puisse aujourd’hui jouir d’une maturité légitimant plus que jamais sa pleine prise en compte au sein de la société éducative contemporaine, ont partagé leur mémoire, leurs constats et leurs visions d’avenir.
Avec la participation de :
Carole Marcoux, ancienne conseillère pédagogique en éducation relative à l’environnement du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) et membre émérite au Centr’ERE Jean Robitaille, co-fondateur de ERE-Éducation, co-fondateur de l’Alliance pour l’engagement jeunesse et membre émérite au Centr’ERE André Beauchamp, théologien, environnementaliste et spécialisé dans l’éducation des adultes Bertille Marton, conseillère pédagogique en environnement du CSSDM
Animation : Lucie Sauvé, professeure émérite au Département de didactique de l’UQAM, et membre fondatrice du Centr’ERE
Table ronde Philosophie pour enfant et éducation relative à l’environnement
Mercredi 6 octobre 2021, de 9h à 12h Salle D-R200, Pavillon Athanase-David, Université du Québec à Montréal, 1430 rue Saint-Denis Aussi en ligne, sur Zoom
Cette table ronde se penchait sur les contributions réciproques potentielles entre le champ de la philosophie pour enfant et l’éducation relative à l’environnement (ERE). En effet, au-delà de l’objectif de changement de comportement souvent mis de l’avant, l’ERE vise davantage le développement de compétences intégrales (ou savoir-agir) qui implique notamment d’apprendre à penser par soi-même, mais aussi avec les autres comme c’est le cas dans plusieurs approches philosophiques. Cette table ronde fut également l’occasion de présenter une toute nouvelle équipe de professeur·e·s en philosophie pour enfants.
Avec la participation de :
Patricia-Anne Blanchet, chargée de cours et candidate au doctorat à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Sherbrooke Virginie Boelen, chargée de cours et candidate au doctorat à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM. Fondatrice des ateliers multidisciplinaires l’Arbre de Vie Mathieu Gagnon, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Sherbrooke Félix Morissette, étudiant du Programme court de deuxième cycle en éducation relative à l’environnement Isabel Orellana, professeure au Département de didactique de l’UQAM et directrice du Centr’ERE
Animation : Adolfo Agundez-Rodriguez, professeur à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke et chercheur régulier au Centr’ERE
Conférences et table ronde Arts et éducation relative à l’environnement : perspectives littéraires
Jeudi 7 octobre 2021, de 13h30 à 16h30 Salle D-R200, Pavillon Athanase-David, Université du Québec à Montréal, 1430 rue Saint-Denis Aussi en ligne, sur Zoom
Face aux questions socialement vives, la diversité des pratiques artistiques contemporaines contribue à une redéfinition de nos rapports à soi, aux autres et au monde. Ainsi comment les formes et pratiques littéraires qui explorent différents rapports à l’environnement de même que les approches théoriques qui en proposent la saisie (par exemple l’écocritique, l’écopoétique, la géopoétique, le nature writing, les humanités environnementales, les écoféminismes, la Queer ecology, etc.) peuvent-elles s’inscrire dans ou enrichir une démarche d’éducation relative à l’environnement ? La demi-journée Art & ERE a proposé trois courtes conférences suivies d’une table ronde offrant différentes perspectives littéraires qui explorent une diversité de rapports à l’environnement.
Avec la participation de :
Rachel Bouvet, professeure titulaire au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal Catherine Cyr, professeure au Département d’études littéraires de l’UQAM Jeanne Murray-Tanguay, candidate à la maîtrise en études littéraires à l’UQAM Jonathan Hope, professeur au Département d’études littéraires de l’UQAM Tom Berryman, professeur au Département de didactique de l’UQAM et chercheur régulier du Centr’ERE Kateri Lemmens, Écrivaine et professeure de lettres à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) Marie-Hélène Massie, chargée de cours et conseillère pédagogique à l’Université de Sherbrooke
Animation : Vincent Bouchard-Valentine, professeur de pédagogie musicale au Département de musique de l’UQAM et chercheur régulier du Centr’ERE
Table ronde Ontologies autochtones et éducation relative à l’environnement : identités, territoires et conflits
Mardi 12 octobre 2021, de 14h00 à 17h00 Salle des Boiseries – J-2805, Pavillon Judith-Jasmin, Université du Québec à Montréal 405, rue Sainte-Catherine Est, Montréal Aussi en ligne, sur Zoom En français et en espagnol avec service d’interprétation simultanée
Cette table ronde se tient à l’occasion de la journée intitulée de manière controversée de «découverte» des Amériques, remémorée aussi comme Journée de la résistance autochtone. Elle est organisée également, dans le cadre des activités du projet Resistaction Les dimensions critique et politique de l’éducation relative à l’environnement en contexte de conflit socio-écologique et leur apport à l’émergence d’alternatives. Lors de cet événement, quatrième moment des Journées de l’éducation relative à l’environnement 2021 à l’Université du Québec à Montréal, nous accueillons des invités.es du monde autochtone et de la recherche, du Québec et d’Amérique latine. Nous nous proposons d’explorer les enjeux éducatifs actuels relatifs aux processus identitaires et de territorialité autochtones ainsi que de construction-reconstruction de la relation société-nature, dans le contexte contemporain de crise civilisatoire et d’ontologies en dispute. Il s’agira de porter un regard sur les défis éducatifs associés à la revitalisation de la mémoire collective et les ancrages historiques afin de revaloriser et d’actualiser les fondements de la cosmologie autochtone. Cet évènement vise ainsi à contribuer à une perspective décolonisatrice, de résistance et émancipatoire, vers la construction de nouveaux récits socio-écologiques dans l’espace politique.
Avec la participation de :
Onésima Lienqueo, éducatrice traditionnelle et psychopédagogue, défenseure de droits des enfants et de la terre, porte-parole du Réseau pour la défense de l’enfance Mapuche, Chili Construction et renforcement de l’identité ancestrale dans l’enfance et l’adolescence en contexte de militarisation et d’expansion de projets extractifs : le cas de la Nation Mapuche au Chili.
Sylvie Poirier, professeure titulaire au Département d’anthropologie de l’Université Laval, chercheure au Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones, Québec Réflexions sur les territorialités enchevêtrées et les défis de la transmission en milieu autochtone contemporain. L’exemple de la Nation Atikamekw Nehirowisiw.
Sergio Campusano, président de la Communauté autochtone Diaguita Huascoaltina du Chili Les Huasco Altinos, de Communauté agricole à Communauté autochtone : défis des 17 années de trajectoire de reconnaissance identitaire et de défense territoriale.
Gilbert Niquay, membre de la nation Atikamekw-Nehirowisiw, facilitateur à la vie étudiant.e.s autochtones du Collège Ahuntsic Nitcimik nipe otcin : Je viens du bois La relation au territoire des jeunes Atikamekw-Nehirowisiw
Joséphine Bacon, poétesse, réalisatrice, traductrice, parolière et enseignante Innue, originaire de la communauté de Pessamitet Laurent Jérôme, anthropologue, professeur du département des sciences des religions, directeur de l’Équipe de recherche sur les cosmopolitiques autochtones (ERCA), Université du Québec à Montréal La déportation des Innus de Pakua-Shipi (1961-1963) : transmission de la mémoire et récits du territoire.
Animation: Emanuelle Dufour, anthropologue et bédéiste, conseillère pédagogique en équité, diversité et inclusion au Collège Ahuntsic et Isabel Orellana, professeure au Département de didactique de l’UQAM et directrice du Centr’ERE
Apportez vos écouteurs et un support portatif (téléphone cellulaire, tablette, ordinateur, etc.) pour accéder à la traduction en ligne via Zoom.
Conférences publiques Défis de l’éducation relative à l’environnement dans un temps de bouleversements
Mercredi 13 octobre 2021, de 9h30 à 12h Salle des Boiseries – J-2805, Pavillon Judith-Jasmin, Université du Québec à Montréal 405, rue Sainte-Catherine Est, Montréal Aussi en ligne, sur Zoom En français et en espagnol avec service d’interprétation simultanée
En cette séance de conférences publiques, nous aurons l’honneur d’accueillir deux invités illustres: Catherine Larrère et Edgar Gonzalez-Gaudiano, reconnus respectivement pour leurs travaux en éthique de l’environnement et en éducation relative à l’environnement, nous présenteront deux conférences complémentaires sur les défis contemporains de l’éducation relative à l’environnement et de l’éducation plus largement, en ces temps de grands bouleversements.
Avec la participation de :
Édgar J. González Gaudiano, Chercheur à l’Institut de recherches en éducation et directeur général de l’Unité d’études post-graduées de l’Universidad Veracruzana, Mexique L’éducation relative à l’environnement dans le contexte de collapse climatique
Catherine Larrère, Philosophe, et professeure émérite à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne Les paradoxes d’une éducation à l’environnement
Animation : Lucie Sauvé, professeure émérite au Département de didactique de l’UQAM et membre fondatrice du Centr’ERE, et Hugue Asselin, agent de recherche et coordonnateur du Centr’ERE
Apportez vos écouteurs et un support portatif (téléphone cellulaire, tablette, ordinateur, etc.) pour accéder à la traduction en ligne via Zoom.
L’éducation relative à l’environnement à l’UQAM : un parcours fécond d’apprentissage collectif
Jeudi 14 octobre 2021, de 13h00 à 15h00 En ligne, sur Zoom
En clôture des Journées de l’éducation relative à l’environnement 2021, nous célébrons le déploiement de ce domaine à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ce sera également l’occasion de souligner l’apport exceptionnel de Lucie Sauvé, professeure et chercheure émérite, au développement de ce champ de recherche et de formation.
Avec la participation de :
Isabel Orellana, professeure au Département de didactique de l’UQAM et directrice du Centr’ERE Laurence Brière, professeure au Département de didactique de l’UQAM et chercheuse régulière du Centr’ERE Hugue Asselin, agent de recherche et coordonnateur du Centr’ERE
Animation : Patrick Charland, professeur au Département de didactique de l’UQAM et chercheur associé du Centr’ERE, et Gina Thésée, professeure titulaire au Département de didactique de l’UQAM et chercheuse régulière du Centr’ERE
Dans le cadre du Cycle de conférences 2020-2021 du Centr’ERE, nous avons eu le plaisir d’accueillir Maritza Torres Carrasco, professeure titulaire à l’Universidad Distrital de Bogota en Colombie, conseillère (assessora) au Programme national d’éducation relative à l’environnement de Colombie et chercheuse émérite au Centr’ERE.
Cette conférence a retracé la trajectoire de développement de la Politique nationale d’éducation relative à l’environnement (Política nacional de educación ambiental) en Colombie. Celle-ci s’appuie sur les travaux antérieurs du Programme d’éducation relative à l’environnement du ministère de l’Éducation nationale, lui-même issu d’un processus de formation – recherche participative avec les acteurs des différentes régions du pays, à partir des réalités territoriales et éducatives. La mise en œuvre de la Politique nationale fait appel à des Comités interinstitutionnels – CIDEA – qui réunissent différents acteurs du monde de l’éducation formelle et non formelle dans chacune des régions du pays. La visée est celle de la construction d’une culture socio-écologique à travers l’ensemble du pays, dans une perspective de décentralisation et d’autonomie territoriale. Nous avons souligné la pertinence de ces choix et nous avons évoqué certains enjeux qui y sont reliés.
Maritza Torres Carrasco est professeure-chercheuse à la Faculté d’environnement et de ressources naturelles de la Universidad Distrital de Bogotá « Francisco José de Caldas », où elle enseigne l’éducation relative à l’environnement à des étudiants de différents programmes universitaires. De 1992 à 2018, a inspiré et coordonné le Programme national d’éducation relative à l’environnement (educación ambiental) du ministère de l’Éducation de Colombie. De 2015 à 2017, elle a été également directrice adjointe du secteur de l’Éducation et Participation du ministère de l’Environnement et du Développement durable, et responsable de la structuration de l’Alliance nationale pour l’éducation relative à l’environnement avec la participation des ministères colombiens de l’Éducation et de l’Environnement.
La conférence a eu lieu en ligne sur Zoom. L’enregistrement vidéo est maintenant disponible !
Détails de l’événement
Mardi 22 juin 2021, de 11 h à 12 h 30 (Québec) – de 10 h à 11 h 30 (Colombie)
Le Cycle de séminaires Resistaction – FORJE (ver aquí la descripción en castellano) a été organisé à l’Université du Québec à Montréal qui est située en territoire traditionnel de la nation Kanien’kehá:ka, sur l’île de Montréal (Tiohtiá:ke). Il a été organisé dans le respect des liens avec le passé, le présent et l’avenir et les droits territoriaux ancestraux.
Cet événement s’est intéressé aux enjeux de pouvoir et de savoir associés à l’expansion de la tendance extractiviste contemporaine ainsi qu’aux vastes mobilisations sociales et aux conflits socioécologiques multipliés par le contexte de boom extractif, actuellement accéléré par la tendance de transition énergétique, qui implique de nouveaux projets d’exploitation des ressources du sous-sol.
Il portait une attention particulière au moment d’inflexion créé par ces mobilisations sociales de contestation et de résistance, notamment, aux chantiers d’apprentissage collectif qui se bâtissent pour la défense territoriale (de l’eau, des forêts, de la biodiversité, etc.), au croisement des visions, des cosmologies et des expériences, dans une perspective d’écologie de savoirs. Ces mobilisations apparaissent comme un creuset d’un nouveau sens commun émancipateur qui met en évidence, entre autres, les questions de justice environnementale et énergétique, de territoire et territorialité, de droits humains, ancestraux, environnementaux et de droits de la nature, ainsi que de rapport colonial au monde.
De plus, ce cycle de séminaires se proposait de mettre en évidence les processus de développement d’outils multiples et de stratégies forgés dans le vécu collectif d’action-réflexion contextualisé, par les acteurs et actrices de ces mobilisations sociales, et qui renforcent leur protagonisme grandissant dans l’espace public et leur positionnement sur ces divers enjeux. Il s’agissait aussi d’explorer les perspectives de citoyenneté critique et de construction d’une culture transformatrice qui s’articulent, nourries de ces mouvances – où femmes et peuples autochtones jouent un rôle d’une importance grandissante – ouvrant des nouveaux horizons utopiques, inspirés d’une perspective décolonisatrice et d’un nouveau regard sur les racines de la vie et les dynamiques qui la rendent possible.
Le projet Résistaction s’intéresse aux processus novateurs d’apprentissage au sein des mouvements sociaux de résistance aux projets extractifs, aux processus de formation de l’écocitoyenneté forgés au sein de ces mouvements et aux contributions de ces processus au développement de solutions et d’alternatives socio-écologiques. Il se penche sur les réalités du Québec et du Chili.
Le projet FORJE vise à développer une dynamique structurante de formation collaborative entre groupes mobilisés sur la question énergétique dans une perspective de justice environnementale, sociale et cognitive. Ce projet de recherche-action s’inscrit donc dans la perspective de consolider l’action sociale visant à transformer le modèle énergétique actuel.
Programme/ Programa
Lancement – Jeudi 22 avril 2021 | Jueves 22 de abril de 2021
Lanzamiento del Ciclo de seminarios Resistaction-Forje. Conferencia de apertura : Expansión de la industria extractiva, conflictos y movimientos sociales en defensa del agua y los territorios: los casos de Quebec y Chile.
Visionner la vidéo de la conférence d’ouverture
INTRODUCTION / INTRODUCCIÓN
0:10 Isabel Orellana, UQAM
07:12 Animation / Animación : Maude Prudhomme, Front Commun pour la transition énergétique
CONFÉRENCES D’OUVERTURE
09:13 La transition post-extractiviste et les luttes écoféministes : le cas du Chili Francisca Fernández Droguett, Mouvement pour l’eau et les territoires – MAT, Chili
31:44 Une transition post-extractiviste juste et équitable : quelles possibilités ? Ugo Lapointe, Coalition pour que le Québec ait une meilleure mine, MiningWatch
8:14 Animation / Animación : Gabrielle Roy-Grégoire et Gabriel Poisson, Projet Resistaction
PRÉSENTATIONS
12:21 L’accès à l’information environnementale, ce nerf opprimé des luttes citoyennes : perspectives d’Abitibi et d’ailleurs au Québec. El acceso a la información ambiental, un obstáculo para las luchas ciudadanas: perspectivas desde Abitibi y de otros lugares de Quebec. Rodrigue Turgeon, Comité citoyen pour la protection de l’Esker et Gazoduq, parlons-en
34:30 Asymétrie des relations et enjeux de régulation et de légitimité dans le secteur minier. Réflexions à partir des expériences au Canada, au Québec et en Afrique. Asimetría de las relaciones y retos de regulación y de legitimidad en el sector minero. Reflexiones desde algunas experiencias en Canadá, Quebec y África. Bonnie Campbell, Département de science politique, Université du Québec à Montréal
55:55 Savoirs politiques pour la résistance contre les projets énergétiques dans la région de La Araucanía, Wallmapu, Chili. Saberes políticos para la resistencia a proyectos energéticos en la Región de La Araucanía, Wallmapu, Chile. Ximena Cuadra, Réseau d’action pour les droits environnementaux, RADA, Chili
1:19:37 Conflits socio-écologiques dans l’horizon constituant post-extractiviste du Chili. Conflictos socioambientales en el horizonte constituyente post-extractivista de Chile. Lucio Cuenca, Observatoire latino-américain des conflits environnementaux
1:59:00 Présentation du projet Resistaction – Dimensions critiques et politiques de l’éducation relative à l’environnement dans la résistance sociale en contexte de conflit associé à l’expansion de l’extractivisme : un processus de recherche collaborative en construction . Lancement du site web du projet Resistaction et de la cartographie des conflits socio-écologiques en contexte d’expansion extractiviste Québec – Chili.
00:12 Présentation et discussion des résultats de l’enquête diagnostique FORJE – FORmation collaboration pour la Justice Énergétique Laurence Brière et Guillaume Moreau, UQAM
40:34 Période d’échanges
PANEL
54:52 Carole Dupuis, Mouvement écocitoyen UNE planète
1:12:48 Maude Prud’homme, Réseau québécois des groupes écologistes
00:18 Animation : Marie Ève Marleau, Comité pour les droits humains en Amérique latine et Martine Chatelain, Coalition Eau Secours
10:00 Présentation et discussion des pistes d’intervention développées suite à l’enquête FORJE Laurence Brière, UQAM
43:05 Période d’échanges
1:02:19 Éviter l’épuisement militant : Prendre soin de soi et de ses pair-es dans la militance Guillaume Moreau, UQAM
1:22:05 Période d’échanges
1:37:11 Identifier des approches et des stratégies permettant de travailler ensemble à l’atteinte d’objectifs communs en dépit de visions divergentes, en portant une attention particulière aux réalités et aux visées des groupes marginalisés Marianne Renault Robitaille, Université de Sherbrooke
04:16 Animation / Animación : Andrés Larrea, Proyecto Resistaction, Doctorado en ciencias ambientales, Université du Québec à Montréal
PRÉSENTATIONS
08:33 Cartographie des conflits socio-écologiques: l’Environmental Justice Atlas – EJAtlas. Mapeo de conflictos socio-ecológicos: el Environmental Justice Atlas – EJAtlas. Joan Martínez Alier, Institut de science et technologie de l’environnement, Universitat Autònoma de Barcelona, España
1:00:17 Cartographies participatives critiques, un outil éducatif et stratégique pour les luttes judiciaires et technologiques suite aux catastrophes de l’industrie minière au Brésil. Cartografías participativas críticas, una herramienta educativa y estratégica para las luchas judiciales y tecnológicas tras las catástrofes de la minería en Brasil. Dulce Maria Pereira, Laboratoire d’éducation relative à l’environnement et de recherche, Universidade Federal de Ouro Preto, Brasil
1:43:26 La cartographie critique comme apprentissage pour la résistance et la transformation territoriale. La cartografía crítica como aprendizaje para la resistencia y la transformación territorial. Froilán Cubillos, Collectif de géographie critique «Gladys Armijo», Universidad Metropolitana de Ciencias de la Educación, Chili
2:09:54 Protestations contre des projets énergétiques «noirs» et «verts» : une cartographie systématique. Protestas contra proyectos energéticos «negros» y «verdes» : Un mapeo sistemático. Leah Temper, Department of Natural Ressources Sciences, McGill University
05:49 Animation / Animación : Chantal Levert, Réseau québécois de groupes écologistes-RQGE et Marie-Eve Marleau, Comité pour les droits humains en Amérique latine-CDHAL
CONFÉRENCES
12:44 Art, pensée critique et participation citoyenne : outils de luttes de défense territoriale. Arte, pensamiento crítico y participación ciudadana : herramientas de lucha para la defensa territorial. Alyssa Symons-Bélanger, Artiste activiste, Québec
36:45 Zones de sacrifice au Chili: clés féministes contre l’extractivisme. Zonas de sacrificio en Chile: claves feministas contra el extractivismo. Carolina Orellana, Mesa social Quintero, Chile
52:42 Conflit du projet hydroélectrique Alto Maipo et l’implication des femmes face à la menace au droit humain à l’eau pour Santiago, capitale du Chili. Conflicto proyecto hidroeléctrico Alto Maipo y la implicación de las mujeres ante la amenaza al derecho humano al agua para Santiago, capital de Chile. Marcela Mella, No Alto Maipo, Chile
14:45 Alternatives au développement au Chili : réalité actuelle et défis actuels du processus de changement constitutionnel. Alternativas al desarrollo en Chile: Realidad actual y desafíos del proceso constituyente. Lorena Arce y José Aylwin, Observatorio ciudadano, Chile
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50:05 Le projet Québec ZéN- zéro émission nette : pour coconstruire un mouvement transformationnel irrépressible, une expérience en cours. El proyecto Quebec-Zén- cero emisión neta: co-construir un movimiento transformador irrefrenable, una experiencia en curso. Maude Prud’homme, Front commun pour la transition énergétique, Québec
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1:13:54 La crisis climática; la madre de todas las crisis: perspectivas de innovación ecosocial . La crisis climática; la madre de todas las crisis: perspectivas de innovación ecosocial ? Manuel Baquedano, Instituto de Ecología Política, Chile
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1:39:01 Période d’échanges
2:42:54 Clôture / Clausura : Chantal Lévert, Réseau québécois de groupes écologistes-RQGE, Ugo Lapointe, Coalition pour que le Québec ait une meilleure mine, Laurence Brière et Isabel Orellana, Centr’ERE, UQAM
Liliane Dionne, professeure titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa et chercheuse associée au Centr’ERE, en collaboration avec Marco Barroca-Paccard, professeur au département des sciences de l’éducation de l’UQO, ont organisé un important colloque en éducation relative à l’environnement intitulé Tous pour l’ÉRE, qui s’est tenu les 19-20 août 2021.
Plusieurs conférencier·ère·s reconnu·e·s dans le domaine de l’ÉRE ou de l’environnement (Lucie Sauvé, Diane Pruneau, Marcelo Saavedra-Vargas, le groupe Ouranos, Serge-Étienne Parent, Claude Villeneuve et bien d’autres encore, ainsi que plusieurs enseignant·e·s) y ont témoigné de l’urgence environnementale, des solutions envisageables et des modalités pour intégrer l’ÉRE à l’enseignement.
Le colloque était offert en format VIRTUEL sur la plateforme Zoom de l’Université d’Ottawa.
Cet événement s’inscrivait dans le cadre du cycle de webconférences, des « Épisodes cévenols », de notre membre partenaire, L’institut Agro – Florac.
Pour visionner la conférence :
Notice complète : Sauvé, L. et Boelen, V. (2021) L’ancrage de soi dans le monde : dimensions croisées d’une éducation relative à l’environnement. Conférence dans le cadre des Épisodes cévenols, Institut Agro – Florac, Université de Montpellier, 3 juin 2021. https://www.youtube.com/watch?v=bRqe1Kn7SqE
Avec la participation de Virginie Boelen, chercheuse, chargée de cours et animatriceet Lucie Sauvé, professeure et chercheuse émérite Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté – Centr’ERE, Université du Québec à Montréal.
L’ancrage écologique de notre rapport au monde demeure encore la dimension oubliée des systèmes éducatifs formels. Nous formons ainsi des êtres inachevés. Parmi les différentes fonctions interreliées d’une éducation relative à l’environnement et en lien avec celles-ci, nous mettrons en évidence sa fonction ontogénique axée sur l’émergence et la construction de l’être au monde. Nous nous attarderons en particulier à la quête spirituelle qui traverse notre trajectoire humaine, trop souvent mal comprise et occultée, et qui répond pourtant au besoin de canaliser le grand vertige de ce monde en ruptures diverses. Pour répondre à l’importance d’une éducation écospirituelle, nous proposerons quelques avenues pédagogiques.
Virginie Boelen est candidate au doctorat en éducation et assistante de recherche au Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal (Centr’ERE). Elle est fondatrice des ateliers multidisciplinaires L’Arbre de Vie depuis 2009, favorisant une reliance écologique notamment dans le rapport esthétique à la Nature selon une approche holistique. Depuis 2017, Virginie Boelen anime des ateliers et participe à la formation des animateurs naturalistes au sein du Centre Écologique de Port-au-Saumon (CEPAS) dans le Charlevoix au Québec.
Lucie Sauvé est professeure associée au département de didactique de la Faculté des sciences de l’éducation de même qu’à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal. Elle a fondé et dirigé (2012-2020) le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE), dont elle est maintenant membre du Comité de direction à titre de chercheure émérite. Elle dirige la revue internationale Éducation relative à l’environnement – Regards, Recherches, Réflexions.
Quelques références :
Boelen, V. (2020). Réflexion sur une approche holistique d’éducation au vivant intégrant la dimension spirituelle du sujet. Éducation relative à l’environnement : Regards, Recherches, Réflexions, 15(2). Récupéré de http://journals.openedition.org/ere/5667
Boelen, V. (2020). La prise en compte du cheminement spirituel du jeune selon une perspective d’éducation relative à l’environnement : la problématique québécoise. Éducation et socialisation. Éducation(s) et Spiritualité(s) : Conceptualisation, problématisation, applications– Varia 56. Récupéré de https://journals.openedition.org/edso/12148
Sauvé, L. (2019). De l’interdisciplinarité à la transversalité : Pour un projet politico-pédagogique, résolument écologique. In Darbellay, F., Moody, Z et Louviot, M., L’interdisciplinarité à l’école – Succès, Résistance, diversité, Genève : Éditions Alphil Presses Universitaires Suisse, p. 69-88. https://www.alphil.com/index.php/l-interdisciplinarite-a-l-ecole.html
Sauvé, L. (2013). Au coeur des questions socio-écologiques : des savoirs à construire, des compétences à développer. In Bader, B., Legardez, A. Barthes, A. et Sauvé, L. « Rapport aux savoirs, éducation relative à l’environnement et au développement durable », Éducation relative à l’environnement – Regards, Recherches, Réflexions, Vol. 11, p. 19-40. https://journals.openedition.org/ere/662
Dans le cadre du Cycle de conférences du Centr’ERE, nous avons eu le plaisir d’accueillir le philosophe et écrivain Mohammed Taleb !
La question qui fut au centre de cette conférence était celle de l’articulation, de la conjugaison entre, d’une part, l’universalité des propositions de l’éducation relative à l’environnement, notamment celles qui concernent ce que nous pourrions appeler l’éducation au Bien commun (entrelacement de la justice sociale et de la justice écologique), et, d’autre part, la multiplicité des formes que ces propositions revêtent, dans les différentes aires de civilisation et sphères culturelles et linguistiques, dans les divers climats d’imaginaire de l’humanité.
En prenant appui sur des exemples puisés dans les contextes de la Nation arabe, de l’Inde, de l’Afrique noire, il s’est agi de justifier philosophiquement un positionnement en faveur d’un humanisme concret et pluriel et d’une universalité réconciliée avec la diversité des cultures.
Nous vivons une crise socioécologique sans précédent dont les changements climatiques sont l’une des manifestations les plus connues. Ces bouleversements représentent un défi important pour la santé mentale et le bien-être des individus et des communautés. Parmi les impacts associés à cette crise se retrouve l’écoanxiété. Colère, tristesse et impuissance caractérisent cette peur d’un avenir peu enviable. Malgré tout, certain.e.s choisissent de s’engager activement au sein de leurs collectivités. Comment transformer notre détresse en moteur d’action pour la planète devient une question pressante, notamment au sein des milieux éducatifs formels et non-formels.
Quel rôle joue l’éducation, et plus précisément l’éducation relative à l’environnement (ERE) face à ce phénomène croissant? Comment les enseignant.e.s et les éducateur.trice.s peuvent reconnaître et accueillir la charge émotive que suscitent les enjeux socioécologiques contemporains ? De quelles façons l’ERE pourrait guider et faciliter le développement de la résilience émotive et du pouvoir agir?
Le présent séminaire visait à explorer ces questions vives en présentant l’état des connaissances sur l’écoanxiété, mais surtout, en échangeant avec les acteurs et actrices du milieu de l’éducation pour (re)connaître leurs besoins, questionnements et réalités propres.
Objectifs
Présenter sommairement l’avancement des travaux sur l’écoanxiété (recension des écrits et schéma notionnel faits dans le cadre du projet « Écoanxiété et engagement citoyen : comment transformer la détresse en moteur d’action pour la planète »).
Préciser le rôle de l’ERE face à l’écoanxiété (notamment par le développement du pouvoir-agir)
Connaître les besoins des personnes du milieu de l’éducation en terme de connaissances, de ressources, d’outils ou de formation liés à ce phénomène croissant
Panel
Maxime Boivin, co-directrice du projet « Écoanxiété et engagement citoyen : Comment transformer la détresse en moteur d’action pour la planète », INSPQ
Mathieu Létourneau, finissant à la maîtrise en sciences de l’environnement, supervisé par Lucie Sauvé. Titre de l’essai : « Écoanxiété : clarifications conceptuelles et réseau notionnel. »
Félix Lebrun-Paré, conseiller scientifique en mobilisation des connaissances à l’Institut national de santé publique (INSPQ).
Violaine Brisebois-Lavoie, professeure de psychologie au Collège de Bois-de-boulogne et militante (Profs pour la Planète et La Planète s’invite au parlement)
Animation : Anne-Sophie Gousse-Lessard, professeure associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, et chercheuse associée au Centr’ERE.
Ojala, M. (2021) Safe spaces or a pedagogy of discomfort? Senior high-school teachers’ meta-emotion philosophies and climate change education. The Journal of Environmental Education, 52, 40-52
Ojala, M. (2016) Facing Anxiety in Climate Change Education: From Therapeutic Practice to Hopeful Transgressive Learning. Canadian Journal of Environmental Education, 21, 41-56.
Ojala, M. (2013). Coping with Climate Change among Adolescents: Implications for Subjective Well-Being and Environmental Engagement. Sustainability, 5, 2191-2209
Travaux de Pihkala
Pihkala, P. (2017) Environmental education after sustainability: hope in the midst of tragedy. Global Discourse, 7, 109-127.
Pihkala, P. (2020). Eco-Anxiety and Environmental Education. Sustainability, 12 (10149).
Travaux de Chawla
Chawla, L. (2020). Childhood nature connection and constructive hope: A review of research on connecting with nature and coping with environmental loss. People and Nature, 2, 619-642.
Premier symposium international de la Chaire UNESCO DCMÉT
La Chaire UNESCO en démocratie, citoyenneté mondiale et éducation transformatoire (DCMÉT) organise son tout premier symposium international sur la démocratie, la citoyenneté mondiale et l’éducation transformatrice : Nouvelles perspectives pour comprendre, s’engager et agir ensemble.
Paul R. Carr, professeur et titulaire, et Gina Thésée, professeure et cotitulaire de la Chaire UNESCO en démocratie, citoyenneté mondiale et éducation transformatoire (DCMÉT), vous invitent du 17 au 21 mai 2021 à faire partie de ce rassemblement engageant, en ligne et en accès libre. L’objectif est de discuter, co-créer et réfléchir sur la démocratie, la citoyenneté mondiale et l’éducation transformatoire, avec des chercheurs, des éducateurs, des militants et des membres de la société civile du monde entier.
Plusieurs membres du Centr’ERE y participent : Paul R. Carr, Professeur titulaire, Département des sciences de l’éducation, UQO, Isabel Orellana, Professeure, Département de didactique, UQAM, Gina Thésée, Professeure titulaire, Département de didactique, UQAM, Carlo Prévil, Professeur, Unité d’enseignement et de recherche en sciences de l’éducation, UQAT, Marie-Ève Marleau, coordinatrice du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), Mélanie Champoux, candidate à la maîtrise en science de l’environnement, Université de Sherbrooke et Lucie Sauvé, Professeure titulaire, Département de didactique, UQAM.