Bienvenue à Mélanie Champoux, nouvelle professeure en ERE à l’UQAM ! | 17 avril 2024

melanie

Nous avons le grand plaisir d’annoncer qu’à partir de juin prochain, nous accueillerons une nouvelle professeure dans le domaine de l’éducation relative à l’environnement au département de didactique à l’UQAM et au sein de l’équipe du Centr’ERE. Il s’agit de Mélanie Champoux, qui a obtenu le poste de professeure en éducation relative à l’environnement auprès des jeunes au département de didactique. Elle est présentement doctorante en éducation à l‘Université de Sherbrooke sous la direction des professeur·e·s Adolfo Agundez Rodriguez et Gina Thésée. Ses intérêts de recherche portent sur l’approche culturelle de formation de formateurs dans le domaine de l’ERE, plus particulièrement aux rapports écologiques au monde et aussi, sur l’innovation pédagogique et la recherche collaborative. Mélanie Champoux arrive à l’UQAM suite à une riche trajectoire de recherche, d’enseignement et de services aux collectivités, qui apportera sans doute de belles inspirations au domaine de l’ERE et contribuera aussi à dynamiser le travail de l’équipe. Mélanie coordonne actuellement un projet de recherche collaborative de développement de matériel pédagogique destiné à la formation à l’enseignement au primaire portant sur une  approche culturelle de l’enseignement qui intègre les rapports écologiques au monde. 

Toutes nos félicitations à Mélanie pour cette nomination! Nous lui souhaitons les plus belles perspectives de développement et de réalisation professionnels !

Nouvelle publication conjointe : Dictionnaire critique des « Éducations à » | 28 mars 2024

Édition revue et augmentée du Dictionnaire critique des enjeux et concepts des « Éducations à »

Angela Barthes, professeure à l’Université Aix-Marseille et chercheuse associée au Centr’ERE, codirige avec les professeur·e·s en sciences de l’éducation et de la formation, Jean-Marc Lange et Céline Chauvigné, cette nouvelle édition publiée chez les Editions L’Harmattan.

Plusieurs membres du Centr’ERE y ont également participé :

La professeure Laurence Brière et le doctorant, Guillaume Moreau, y ont une entrée sur l’éducation au care (sollicitude)

Et la professeure émérite Lucie Sauvé, sur L’éducation à l’écocitoyenneté et Une diversité de courants en éducation relative à l’environnement

Quatrième de couverture

Depuis le début des années quatre-vingt ont émergé de nombreuses formes d’éducations à… (Développement durable, santé, citoyenneté, solidarité internationale, médias et information, patrimoine…), sources de nouvelles problématiques et de questionnements pour le champ des sciences de l’éducation et de la formation, et d’interrogations pour les praticiens. Appelées également éducations transversales, elles prennent en charge les questions sociétales et s’inscrivent dans le contexte de la mondialisation. 
Cette situation conduit les chercheurs et les praticiens à questionner ces nouvelles prescriptions, à problématiser leur place dans les curricula et les disciplines scolaires, à apporter des étayages aux réflexions des enseignants et des formateurs, et à en reformuler de nouvelles. Cette édition actualise et complète la précédente. 

Notice : Lange, J.M., Barthes, A. et Chauvigné, C. (Dir.). (2024). Dictionnaire critique des enjeux et concepts des Éducations à. Édition revue et augmentée. Paris : L’Harmattan.

Pour vous procurer l’ouvrage

Accéder aux autres publications conjointes des membres

Couverture du Dictionnaire critique des enjeux et concepts des "Éducations à"

Gabrielle Roy-Grégoire participe à une table ronde sur l’exploitation du lithium | 11 avril 2024

Gabrielle Roy-Grégoire, diplômée de la maîtrise en sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal, sous la direction d’Isabel Orellana, participera à la Table ronde sur les enjeux de l’exploitation du lithium au soi-disant Québec, organisée par Stasis, le groupe d’enquête sur le contemporain, Rage Climatique et GRIP UQAM.

Cinq présentations sur l’exploitation minière du lithium au Québec et des mobilisations

Il y sera question notamment du projet d’extraction minière Authier, dans la MRC de l’Abitibi, ainsi que de la mobilisation populaire contre cette entreprise ; des projets industriels et extractivistes relatifs à la filière batterie du Projet Saint-Laurent ; de quelques impacts actuels ou attendus du développement de projets qui visent l’extraction des minéraux convoités par l’industrie automobile (lithium, graphite, etc.) ; du projet capitaliste d’électrification de la CAQ et de la campagne menée pour bloquer Northvolt Six.

Gabrielle Roy-Grégoire a complété une maîtrise en sciences de l’environnement et travaille pour la gouvernance de l’eau chez Eau Secours. Elle s’est impliquée dans les luttes citoyennes à titre de chercheure engagée depuis 2018, ses recherches portant sur la transition énergétique, l’exploitation des ressources naturelles et les mouvements sociaux au soi-disant Québec. Elle a présenté une communication intitulée Perspectives critiques au sein d’un conflit socio-écologique en contexte de transition énergétique : Le cas du projet Authier, dans le cadre des Midi-Étudiant du Centr’ERE

Avec la participation également de :

Quentin Lehmann, diplômé au Baccalauréat en Science politique et militant pour la justice environnementale notamment au sein du collectif l’Écothèque et du Front commun pour la transition énergétique (FCTÉ) ;

Émile Cloutier-Brassard, diplômé au Bacc en Génie Géologique, chargé de cours à Polytechnique Montréal, et a travaillé comme analyste minier chez Eau Secours ;

Colin Pratte, doctorant en sociologie et chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) ;

Rage climatique, une coalition réunissant différents individus et groupes écologistes s’organisant sur des bases anti-capitalistes, anti-autoritaires, anti-oppressives et anti-colonialistes.

Détails de l’événement

  • Jeudi 11 avril 2024, à 18h30
  • Pavillon J.-A.-De Sève, salle DS-R525
  • Université du Québec à Montréal

Accéder à l’événement Facebook

Élizabeth Duboc récompensée par un Prix du mérite UQAM | 2 avril 2024

Félicitations à Élizabeth Duboc, détentrice d’une maîtrise en sciences de la gestion de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et diplômée du Programme court de 2e cycle en éducation relative à l’environnement, qui s’est vu décerner le Prix du mérite 2024 – Relève étudiante, deuxième cycle pour la qualité de son dossier ainsi que ses importantes réalisations !

« Dans le cadre de notre programme court de 2e cycle, Elizabeth a développé une campagne de sensibilisation et d’information sur les impacts environnementaux des produits menstruels jetables, les alternatives à ces produits et les enjeux de l’équité menstruelle. Destinée à notre communauté uqamienne, cette campagne est jumelée à une distribution de produits menstruels réutilisables auprès des personnes étudiantes. En somme, la visée de ce projet est de répondre à un problème environnemental et de santé publique, mais aussi de faciliter le passage à l’action en éliminant certains obstacles comme le coût des produits et le tabou qu’il peut y avoir autour des menstruations. Pour la mise sur pied de ce projet, Elizabeth a établi un partenariat avec le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF). Outre une campagne de sensibilisation en ligne, le projet inclut un atelier, des kiosques de distribution et une soirée de projections et discussions. » Laurence Brière, professeure au Département de didactique de l’UQAM et responsable du Programme court de 2e cycle en éducation relative à l’environnement.

Lire l’article dans le Bulletin Actualités UQAM, du 2 avril 2024

Hugue Asselin et Geneviève Therriault au Colloque pour l’écologisation du réseau collégial | 19 mars 2024

Hugue Asselin, coordonnateur du Centr’ERE et Geneviève Therriault, professeur au Département de didactique de l’Université du Québec à Rimouski ont présenté deux conférences à la Fédération des cégeps du Québec le 19 mars dans le cadre de l’Édition 2024 du colloque pour l’écologisation du réseau collégial du 18 au 22 mars 2024.

Hugue Asselin a présenté une conférence intitulée L’éducation relative à l’environnement pour l’écologisation de la formation au collégial, et Geneviève Therriault, Quelles sont les stratégies pédagogiques à préconiser au cégep pour contrer l’écoanxiété et favoriser l’écologisation des curriculums et de la formation ?

École d’été en éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) | 12 au 16 août 2024

École d’été en éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) – volet maritime du Collectif MÉDUSE (Maritime, EDUcation, Société et Environnement)

Date : 12 au 16 août 2024
Lieu : Parc national du Bic 

Présentation générale

La première édition de l’école d’été du Collectif MÉDUSE (Maritime, ÉDUcation, Société et Environnement), intitulée L’éducation au maritime au cœur de la transformation sociale et environnementale, est soutenue par le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) et par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologie (FRQNT).

Pour les enseignantes et enseignants du primaire, du secondaire et du collégial, toutes disciplines confondues, et les étudiantes et les étudiants en enseignement. 

Information et inscription

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Participation de 3 membres étudiant·e·s à la 4e édition de la Classe des Sages de DIALOG | 15 au 17 mars 2024

Gabrielle Roy-Grégoire et Gabriel Poisson, étudiant·e·s de la maîtrise en sciences de l’environnent, sous la direction d’Isabel Orellana, et Marie-Michèle Voyer, étudiante de la maîtrise en sciences de l’environnent, sous la direction de Laurence Brière et la codirection d’Isabel Orellana ont participé à la 4e édition de la Classe des Sages de DIALOG, le Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones, du 15 au 17 mars 2024 à Pikogan.

Félicitations à Gabriel Poisson qui s’est mérité le premier prix de 1 000 $, catégorie maîtrise, lors du concours d’affiches scientifiques organisé lors de la Classe des Sages. Pour la présentation de l’affiche de sa recherche «Extraction du lithium dans le nord du Chili : Les impacts culturels locaux d’une transition énergétique globale» (sélection réalisée par un comité d’évaluation externe).

Affiche scientifique de Gabriel Poisson [JPG]

La Classe des Sages est une initiative de transmission, de mobilisation et de partage des connaissances qui a vu le jour en 2016 au sein de DIALOG.

« Véritable école du savoir ancrée dans l’innovation sociale, la Classe des Sages met l’accent sur la rencontre et la transmission des savoirs autochtones et scienti­fiques, sur l’arrimage essentiel entre questionnements de recherche et défis sociétaux et sur la responsabilité universitaire et sociale au regard de la connaissance et de ses retombées. La Classe des Sages permet de créer des conditions privilégiées d’apprentissage afin que les chercheurs/chercheures et les étudiants/étudiantes puissent s’initier à la coproduction des connaissances tout en se familiarisant avec les principes éthiques, méthodologiques et épistémologiques d’une recherche qui se pense, se construit et se réalise en étroite relation avec les Autochtones. »

Lors de cette 4e édition, treize étudiant·e·s ont eu l’occasion de présenter leurs travaux de recherche, d’en apprendre plus sur l’histoire de Pikogan, d’échanger avec les membres de la communauté et de recevoir plusieurs conseils en lien avec la conduite de la recherche en contexte autochtone.     

Concours d’affiches scientifiques

4e édition de la Classe des Sages

Réseau DIALOG

Pascale Goday et Anne Deslauriers à la 5e édition de la Semaine du son Canada | du 18 au 23 mars 2024

La Semaine du son Canada, présidée par Pascale Goday, doctorante en études et pratiques des arts de l’UQAM et membre étudiante du Centr’ERE vous convie à sa programmation 2024 qui aura lieu du 18 au 23 mars 2024.

Anne Deslauriers, professeure à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM et chercheuse régulière au Centr’ERE est conseillère artistique de l’association.

Programme 2024

Visionner la bande-annonce

semaine-du-son-canada-18-23-mars-2024

Appel à contributions | Vol. 19-1 Les pratiques philosophiques pour le développement du pouvoir d’agir écocitoyen | Date limite : 30 mars 2024

Appel à contributions pour le prochain numéro thématique – Volume 19 (1) de la Revue Éducation relative à l’environnement qui portera sur les pratiques philosophiques pour le développement du pouvoir d’agir écocitoyen

Consulter l’appel en cours

Sous la direction de : 

  • Adolfo Agundez Rodriguez, Université de Sherbrooke, Québec
  • Mathieu Gagnon, Université Laval, Québec.

L’éducation relative à l’environnement (ERE) est reconnue à l’échelle internationale comme un levier essentiel au développement d’un pouvoir d’agir écocitoyen, lequel est primordial au XXIe siècle (UNESCO, 2019 et 2020). Or l’état des connaissances dans le domaine montre que l’approche priorisée dans les politiques publiques, les curriculums et le matériel pédagogique de plusieurs pays se centre surtout sur la transmission de connaissances technoscientifiques (Pérez-Díaz, 2022  ; Agundez-Rodriguez, 2023), une transmission pouvant induire une forme de moralisme, voire de comportementalisme, oubliant la dimension critique et socioaffective de ce type d’éducation. 

L’idée n’est certainement pas ici de négliger l’importance de telles connaissances, puisqu’elles sont essentielles, mais plutôt de les situer dans d’une perspective élargie prenant acte de la complexité d’une éducation globale, de ses défis et de son plein potentiel.

Tel qu’il est largement évoqué dans le champ de l’éducation relative à l’environnement, il importe de créer des conditions dans lesquelles les personnes auront la possibilité de développer leur pensée critique, leur créativité ainsi que leur bienveillance [caring] (Sauvé, 2014  ; Herrero, 2022 et 2023). Il s’agit d’une entreprise complexe (au sens de la complexité selon Edgar Morin), qui fait appel à des approches adéquates pour y parvenir, tout en évitant certaines dérives possibles. 

Parmi ces approches, nous nous attarderons ici à l’adoption de pratiques philosophiques, que ce soit à l’école (en contexte d’éducation formelle), à l’extérieur et autour de celle-ci (en milieu d’éducation non-formelle), ou dans la cité (lieu d’éducation informelle), comme modalités présentant un potentiel fort intéressant pour l’éducation relative à l’environnement. En effet, depuis ses origines, ces pratiques sont considérées comme partageant des finalités communes avec l’ERE, notamment parce qu’elles visent, pour emprunter les mots de Sharp (1995, dans Gregory et Laverty, 2023), «  la transformation des individus en personnes raisonnables et soucieuses [caring] d’autrui, plus engagées dans la création d’un monde juste et écologiquement équilibré  » (p. 112). Différents éléments centraux sont convoqués dans ces propos. Tentons de les déplier un peu afin de problématiser plus systématiquement cet appel de textes. 

Les pratiques philosophiques prennent différentes formes (ateliers et discussions à visée démocratique et philosophique, situations d’apprentissage philosophique, communautés de recherche philosophique, ateliers de réflexion sur la condition humaine, réfutation socratique, etc.) et ont été appliquées à différents domaines : art-création  ; éducation éthique, civique, aux médias ou à la sexualité  ; prévention de la violence  ; apprentissage de la langue, des mathématiques, de l’histoire, etc. Néanmoins, peu importe les approches et les façons de les mettre en œuvre, certains points de convergence demeurent : en particulier, la volonté partagée de créer des conditions favorisant la mobilisation et le développement des pensées critique, créative et attentive  ; la mise en route de processus de recherche visant la co-élaboration de sens  ; la prise en compte des dimensions socioaffectives des démarches d’enquête  ; le caractère social des apprentissages  ; le rôle central de la problématisation, de la conceptualisation et de l’argumentation (voire de l’interprétation, selon Galichet) fondées sur le recours efficace à des habiletés cognitives et sociales. 

À plusieurs égards, l’ERE partage des points d’ancrage communs avec les pratiques philosophiques. En effet, tel que le mentionne Sharp ([1995] 2023), elles poursuivent des visées de vie(s) bonne(s) – au sens donné par Paul Ricoeur. Celles-ci, considérant les enjeux et défis actuels, impliqueront inévitablement des changements dans nos façons d’agir, désormais fondées sur une nouvelle vision socio-politico-économique du monde. Or, tout cela ne peut advenir, toujours selon Sharp, sans une ouverture sincère à l’autocritique ainsi qu’à l’autocorrection, ce sur quoi se fondent précisément les pratiques philosophiques. Le développement d’un agir écocitoyen passe inévitablement par un regard (auto)critique et (auto)correctif sur nos valeurs, nos modes de penser, nos systèmes, nos manières de vivre, nos comportements et leurs conséquences. Il passe également par le recours à une pensée divergente et créatrice qui saura imaginer des solutions novatrices à des situations inédites. Il passe enfin et surtout par l’expression d’une sensibilité [caring] à soi, aux autres et à la nature. Ce sont là trois dimensions fondatrices des pratiques philosophiques et qui, tant en philosophie qu’en ERE, constituent des leviers du pouvoir d’agir. 

Au-delà de la reconnaissance des relations entre l’éducation relative à l’environnement et les pratiques philosophiques, que serait-il permis d’espérer quant à leur combinaison  ? Pourquoi, par exemple, recourir à des pratiques philosophiques en ERE  ? Pourquoi convoquer des éléments d’ERE lors des pratiques philosophiques  ? En quoi cela pourrait-il aider les personnes à développer leur agir écocitoyen, de manière plus solidaire et plus juste par exemple  ? Quelles limites y a-t-il à cette combinaison  ? Quels en sont les impacts sur les pratiques pédagogiques  ? Quel est le potentiel de la pensée philosophique et transdisciplinaire pour le développement d’un pouvoir d’agir face à la crise environnementale et climatique  ? Comment accompagner les citoyens et citoyennes, enfants, jeunes et adultes, pour faciliter le développement d’un tel pouvoir face aux divers enjeux environnementaux, qu’ils soient locaux ou globaux, à travers la pensée philosophique et transdisciplinaire  ? Quelles pratiques, réelles ou possibles, peut-on envisager dans les contextes formels, non-formels et informels  ? Quelles sont les conditions pour favoriser une telle éducation dans ces différents contextes  ? Quelles valeurs, quels principes privilégier  ? Ce sont là quelques-unes des questions qui guideront ce numéro thématique. 

En guise de réflexion préliminaire, nous pourrions arguer que la combinaison ERE et pratiques philosophiques engage des apports réciproques. En effet, alors que toutes postures environnementales comprennent, de près ou de loin, des fondements théoriques que les pratiques philosophiques pourraient permettre de rendre explicites afin de les examiner, les pratiques philosophiques pourraient, quant à elles, gagner à recourir à des savoirs issus d’autres domaines, favorisant ainsi un décloisonnement disciplinaire duquel la philosophie pourrait tirer profit. À titre d’exemple, nous avons développé un modèle transdisciplinaire du pouvoir d’agir en contexte de crise environnementale et climatique (Agundez-Rodriguez, 2022). 

Par contre, cette association entre ERE et pratiques philosophiques pourrait présenter aussi des limites, des tensions ou des dérives. Pensons par exemple aux travaux de l’équipe PhilETIC qui s’inquiète du risque d’instrumentalisation des pratiques philosophiques. D’autres préoccupations pourraient également être évoquées, comme celle d’éloigner les pratiques philosophiques de toute forme de moralisme. 

Comment, dès lors, poursuivre des «  visées de vies bonnes  » en maintenant une posture d’impartialité lorsque nous mettons en place des démarches d’ERE associées à des pratiques philosophiques  ? En ce sens, le recours à des savoirs issus de diverses disciplines, dont celles qui relèvent du domaine scientifique, peut contribuer, avec le recours aux pratiques philosophiques, à créer des tensions entre différents types de rapports aux savoirs. En effet, alors que la philosophie est parfois vue comme associée à une forme de relativisme (plus particulièrement de type «  absolu  »), les sciences sont davantage perçues comme conduisant à l’établissement de connaissances «  vraies  » et «  objectives  » (Gagnon et coll., 2012). Il s’agit là, à notre avis, de dérives épistémologiques qui pourraient contribuer à créer un déséquilibre dans le maintien d’une posture enseignante fondée sur ce que nous pourrions qualifier, pour emprunter les mots d’Aurélien Barrau, de «  relativisme de rigueur  ». 

Voilà donc esquissés certains liens, mais aussi des limites possibles au fait d’associer l’éducation relative à l’environnement aux pratiques philosophiques. Il s’agit ici d’une invitation à rassembler dans le prochain numéro 19.1 de la revue Éducation relative à l’environnement : Regards – Recherche- Réflexions,des articles sur la thématique d’une telle association pour le développement du pouvoir d’agir écocitoyen. 

Les contributions peuvent être des synthèses de recherches théoriques ou empiriques, des revues d’écrits scientifiques, des commentaires analytiques, des études de cas, des récits réflexifs d’expériences pédagogiques, des évaluations de programmes ou de pratiques, ou encore, des notes de lectures. Nous vous invitons aussi à soumettre des projets d’articles destinés à la section Regards de la revue, qui regroupe de plus courts articles portant sur des pratiques éducatives ou des projets d’actions écocitoyennes inspirées d’une démarche philosophique (au sein d’un éco-quartiers, d’un groupe communautaire, de regroupements citoyens et autres) pour autant que le texte apporte un regard critique sur une telle expérience. 

Quatre axes sont proposés afin d’explorer cette thématique, à savoir :

  • Axe 1 : L’intégration des pratiques philosophiques en ERE et vice-versa : quels avantages, quelles limites et quels enjeux pour le développement du pouvoir d’agir écocitoyen des enfants, des jeunes et des adultes, dans des contextes d’éducation formels, non-formels et informels  ?
  • Axe 2 : La transdisciplinarité associée aux pratiques philosophiques et à l’ERE : quels potentiels pour le développement d’un agir écocitoyen critique, créatif et bienveillant  ?
  • Axe 3 : L’agir écocitoyen : quels modèles de pensée philosophique et,ou d’’ERE sont plus aptes à stimuler l’agir écocitoyen critique, créatif et bienveillant  ?
  • Axe 4 : ERE et pratiques philosophiques et vice-versa : quels enjeux pour la formation des personnes enseignantes  ? 

Calendrier : 

  • Soumission des résumés avant le 30 mars 2024 
  • Soumission du texte dans sa version intégrale avant 15 avril
  • Publication du numéro : juillet 2024

En rappel, voici la procédure de soumission d’un projet d’article : https://journals.openedition.org/ere/592

Contact : revue.ere@uqam.ca

ACFAS | Colloque 503 | Appel de propositions | Date limite : 25 février 2024

Voici l’appel de propositions pour le Colloque 503. Les pratiques philosophiques pour le développement du pouvoir d’agir écocitoyen, qui se déroulera du 13 au 15 mai prochain à l’Université d’Ottawa.

Ce colloque est organisé dans le cadre du 91e congrès de l’Acfas 2024, en collaboration entre le Centr’ERE (Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement) et le Collectif d.phi (Collectif pour le développement et l’étude des dialogues philosophiques).

Les résumés des propositions doivent être envoyés au plus tard le 25 février à Adolfo Agundez Rodriguez (a.agundez@usherbrooke.ca) et Mathieu Gagnon (mathieu.gagnon@fse.ulaval.ca). Les informations détaillées se trouvent dans le document d’appel en pièce jointe. Un modèle de proposition vous est également suggéré. 

Si vous hésitez à faire une proposition et que vous voulez obtenir de l’aide pour tisser des liens entre vos intérêts de recherche, vos expériences pratiques, etc. et le thème du Colloque, vous pouvez contacter Adolfo Agundez Rodriguez (a.agundez@usherbrooke.ca), qui se rendra disponible rapidement pour en discuter avec vous.

Appel de propositions [Word]

Appel de propositions [PDF]

Programme préliminaire du Colloque 503