Nous avons eu le plaisir d’accueillir Kylyan Marc Bisquert i Pérez, chercheur du groupe de recherche SEPA-Interea en pédagogie sociale et éducation relative à l’environnement à l’Université de Santiago de Compostela (Galice) et stagiaire postdoctoral au Centr’ERE, Sylvie Lapointe, cinéaste et candidate à la maîtrise en anthropologie à l’Université de Montréal et Ana Deaconu, chercheuse postdoctorale avec la Chaire de Recherche du Canada sur les Inégalités en Nutrition et Santé (CIENS) à l’Université de Montréal, dans le cadre de cette table ronde qui a porté sur l’agroécologie et l’éducation relative à l’environnement.
Vous pouvez consulter les diaporamas des participant·e·s :
RÉSUMÉ Le système agroalimentaire industriel mondialisé, hégémonique à l’échelle planétaire aujourd’hui, se caractérise par l’exploitation extractiviste des territoires, par sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles, par l’utilisation massive d’intrants chimiques, par la subordination aux marchés internationaux, et par la concentration du pouvoir par les grandes corporations transnationales. En raison de sa nature, ce système joue un rôle clé dans l’approfondissement de la crise socio-écologique dans laquelle l’humanité est plongée. L’agroécologie, née par opposition à ce modèle dominant, présente des voies prometteuses et nécessaires visant à coconstruire des systèmes agroalimentaires écologiquement équilibrés, socialement justes, culturellement inclusifs et politiquement démocratiques.
En forme de table ronde, nous explorerons les apports des propositions agroécologiques à l’Éducation relative à l’Environnement (ERE). À cet effet, les regards transdisciplinaires et pluriépistémologiques seront privilégiés. Ceux-ci cherchent à valoriser et à mettre en dialogue, dans une perspective de complémentarité avec les savoirs académiques, une diversité de savoirs paysans traditionnels et actuels, émergeant du lien étroit avec la terre et le vivant de même que ceux mobilisés par l’action collective écocitoyenne.
Comment l’ERE peut-elle contribuer à la transition vers des systèmes agroécologiques ? Comment l’ERE peut-elle se nourrir des propositions, des expériences et des savoirs divers que l’agroécologie « met sur la table » ? Comment pouvons-nous co-construire la transition agroécologique ? Comment transformer profondément nos systèmes et nos rapports au monde à travers notre nourriture ? Nous vous invitons à venir échanger avec nous sur ces questions permettant d’envisager ensemble les pistes vers un avenir viable et souhaitable.
Programme
Ontologie et agroécologie : un chemin de renégociation Sylvie Lapointe
Formée en psychologie et cinéma, Sylvie pratique le métier de cinéaste depuis 1995, en collaborant à une cinquantaine de projets auprès d’autres cinéastes à titre de recherchiste et directrice de production, notamment au récent documentaire Humus(2022). Elle entreprend une maîtrise en anthropologie à l’Université de Montréal en 2021 où elle explore les approches de la décolonisation et de l’écologisation de nos rapports au(x) monde(s) ainsi que les approches ontologiques relationnelles au vivant chez les agroécologistes au Québec.
Sylvie nous présentera une exploration écoethnographique par les approches ontologiques des chemins qui tracent l’agroécologie et comment celle-ci peut transformer les épistémologies et nos relations au vivant.
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L’agroécologie du point de vue des agriculteurs.trices : réflexions des communautés autochtones en Équateur Ana Deaconu
Chercheuse postdoctorale avec la Chaire de Recherche du Canada sur les Inégalités en Nutrition et Santé (CIENS) à l’Université de Montréal. Ana utilise des méthodes de recherche-action participative pour examiner la construction des systèmes alimentaires sains et résilients. Ses recherches actuelles portent sur les liens entre l’agroécologie, la nutrition et la santé avec des communautés agricoles d’Équateur et du Guatemala.
Ana partagera son expérience avec des communautés autochtones en Équateur, sur l’utilisation d’activités participatives visant à susciter une réflexion constructive sur les thèmes de l’alimentation et de l’agriculture.
La dimension socio-éducative de l’agroécologie au Québec : repères écocitoyens Kylyan Marc Bisquert i Pérez
Chercheur du groupe de recherche SEPA-Interea en pédagogie sociale et éducation relative à l’environnement à l’Université de Santiago de Compostela (Galice) et stagiaire postdoctoral au Centr’ERE pendant les deux dernières années. Ses travaux de recherche se concentrent sur la dimension socioéducative de l’agroécologie et ses liens avec l’éducation relative à l’environnement, l’écocitoyenneté et les transitions écosociales.
Kylyan Marc nous parlera de sa recherche menée au Québec sur les pratiques socio-éducatives des initiatives collectives liées à l’agroécologie. Il partagera ainsi sa réflexion sur les contributions que celles-ci peuvent apporter à la construction de la dimension socio-éducative de l’agroécologie, ainsi qu’au traitement de la question agro-alimentaire à travers l’approche écocitoyenne de l’éducation relative à l’environnement.
La revue Éducation relative à l’environnement : Regards – Recherches – Réflexions a fêté ses 25 ans d’existence. Un quart de siècle ! Cette publication est issue d’un partenariat entre différents groupes et institutions de recherche avec comme point d’ancrage permanent une équipe de chercheur·e·s de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Créée en 1998, cette revue est unique dans le monde de la Francophonie. Elle a été cofondée par Lucie Sauvé (Université du Québec à Montréal) et Louis Goffin (Université de Liège, Belgique). Son premier volume a été produit dans la foulée d’un colloque international qui a réuni plus de 700 acteurs de l’éducation relative à l’environnement à Montréal.
Depuis 25 ans, la revue est diffusée intégralement sous forme numérique. En 1998, il s’agissait d’ailleurs du premier périodique en libre accès à l’Université du Québec à Montréal. Cette publication s’adresse tant aux chercheur·e·s et aux étudiant·e·s, qu’aux enseignant·e·s et autres praticien·ne·s.
Éducation relative à l’environnement : Regards – Recherches – Réflexions est considérée comme une revue de référence dans le champ de l’éducation par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES, France). En 2019, elle a aussi reçu un prix d’excellence de la part du Réseau canadien d’éducation et de communication relatives à l’environnement (EECOM).
Programme de la célébration – 15 h à 17 h
Mots d’accueil
[Présentation] Vingt-cinq ans de la revue « Éducation relative à l’environnement » : un patrimoine de recherche
Table ronde : L’avenir des revues de recherche : enjeu et défis actuels au cœur de la Francophonie
Avec comme invité·e·s :
Louise Poissant (Directrice scientifique, Fonds de recherche du Québec – Société et culture)
Sophie Montreuil (Directrice de l’Acfas)
Vincent Larivière (Université de Montréal)
Yves Gingras (Université du Québec à Montréal).
La table ronde sera animée par Louise Vandelac (Institut des sciences de l’environnement, UQAM)
Verre de l’amitié
Mardi 12 décembre de 15 h à 17 h
Salle des boiseries, Université du Québec à Montréal (J-2805)
L’AQPERE célèbrera bientôt 33 années de promotion de l’ERE au Québec ! À l’occasion, elle entame un processus de réflexion collective sur son identité et son offre de service afin de redéfinir ses actions et de se diriger vers une orientation d’avenir.
Les États généraux 2023 – Repenser l’AQPERE et sa mission auront lieu le jeudi 16 novembre 2023, de 18h à 20h au 454 Avenue Laurier-Est dans la salle de réunion au rez-de-chaussée.
Nous avons le plaisir de vous inviter à la 9e assemblée générale du Centr’ERE le vendredi 1er décembre 2023 à 10:00 qui se tiendra à distance par l’entremise de Zoom.
La documentation pertinente pour l’assemblée générale, dont : la liste actualisée des membres du Centr’ERE ainsi que le procès-verbal de la dernière assemblée générale, sera envoyée par courriel.
Proposition d’ordre du jour
Mot d’ouverture de la directrice du Centr’ERE.
Nomination d’un(e) président(e) et d’un(e) secrétaire de l’Assemblée.
Procédures d’assemblée.
Lecture et adoption de l’ordre du jour.
Adoption du procès-verbal de l’AGA du 14 octobre 2022.
Liste des membres au 1er décembre 2023.
Rapport d’activités 2022-2023.
Programmation scientifique 2023-2024.
Remise des bourses d’excellence 2023-2024.
Demande de renouvellement FRQSC 2024-2028.
Nouveau calendrier annuel.
Souhaits de l’assemblée.
Levée de l’Assemblée.
Au plaisir de vous revoir le 1er décembre prochain !
Le Centr’ERE était heureux de recevoir Maia Morel, professeure à l’Université de Sherbrooke et chercheuse associée au Centr’ERE, dans le cadre du lancement de l’ouvrage collectif qu’elle a dirigé, intitulé : Éduquer aux enjeux sociétaux par les arts et la littérature.
Le volume est disponible sur le site de la grande bibliothèque de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ). Consulter l’ouvrage
Avec la participation de :
Moniques Richard, professeure titulaire à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
Louis Jacob, professeur au Département de sociologie de l’UQAM
Patricia-Anne Blanchet, conseillère en pédagogie autochtone de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke (UdeS)
Adolfo Agundez Rodriguez, professeur en fondements de l’éducation à l’UdeS et chercheur régulier au Centr’ERE
Pierre Morel, directeur des éditions Peisaj
Animation par Vincent Bouchard-Valentine, vice-doyen de la Faculté des arts de l’UQAM et chercheur régulier au Centr’ERE
Résumé de l’ouvrage L’art et la littérature éduquent, ce qui a toujours été l’une de leurs fonctions. D’ailleurs, s’il leur est arrivé au cours de leur histoire d’être mis au service de religions, d’idéologies ou de discours de propagande historique, c’est bien à cause de ce pouvoir éducatif. Même lorsque la société industrielle a voulu réduire les arts plastiques à un rôle strictement esthétique (quelque chose de beau qu’on accroche au mur, ou que l’on pose sur un guéridon), et la littérature à une utilisation avant tout distractive (bonne à vendre dans les gares), ceuxci n’en ont pas moins continué à éduquer en se réinventant sans cesse et en renouvelant la vision que nous avions du monde.
Dans des systèmes d’enseignement rigides axés sur la transmission de connaissances figées, leur enseignement a longtemps été limité à de simples activités d’admiration/reproduction. À l’inverse, dans des sociétés tournées vers la démocratie et où l’école se donne pour objectif de former des citoyen·ne·s lucides et responsables, les arts et la littérature se révèlent un levier efficace en faveur d’une éducation axée sur le développement de la pensée critique et l’émancipation des individus.
Cet ouvrage présente des recherches et des expériences menées dans ce sens par des enseignant·e·s, des chercheur·e·s et des praticien·ne·s de ces deux champs disciplinaires, et qui s’inscrivent dans un souci global d’éducation touchant aux questions de société, au premier rang desquels figurent le vivre ensemble et les défis écologiques.
Dans leur diversité, toutes ces contributions poursuivent le même objectif : nous amener à réfléchir sur les multiples opportunités qui s’offrent à nous d’éduquer par l’art et la littérature aux enjeux sociétaux.
Du 5 au 20 octobre 2023, le Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté (Centr’ERE) de l’Université du Québec à Montréal, organise les Journées de l’éducation relative à l’environnement.
Ces journées entament la saison automnale du Centr’ERE en soulignant trois dates symboliques dont les significations marquent considérablement notre rapport à l’éducation, aux enjeux qui concernent les peuples autochtones et à l’environnement. Le 5 octobre sera en effet, la journée internationale des enseignante·s; le 12 octobre, la journée dite de « découverte » des Amériques, qui marque de très douloureux moments d’histoire et qui incite à reconstruire les liens avec les Premiers peuples de ces continents renommés Abya Yaladepuis 1977 ; et le 14 octobre, journée internationale de l’éducation relative à l’environnement (ERE).
Ces trois dates balisent le parcours d’un ensemble d’activités (séminaires, tables rondes, conférences, rencontres) offrant des regards complémentaires sur le passé, le présent et l’avenir du champ de l’éducation relative à l’environnement à l’Université du Québec à Montréal, au Québec et au-delà. Tout au long de ces journées, de multiples fenêtres seront ouvertes sur les maillages interdisciplinaires foisonnants que favorise l’ERE.
Les événements auront lieu au Local W-1011, Didacthèque de la Bibliothèque des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal, et à distance, sur zoom. Sauf, la conférence du jeudi 19 octobre qui aura lieu exclusivement à distance.
À l’automne 2018, un mouvement d’élèves se mettait en place dans plusieurs villes à travers le monde, faisant grève tous les vendredis pour une plus grande justice climatique. Au Québec, cette mouvance s’est bien enracinée dès les premiers mois, rejoignant rapidement de nombreuses écoles secondaires et institutions d’enseignement supérieur. Si par la suite les grandes organisations environnementales et syndicales ont emboîté le pas et contribué à l’ampleur de la mobilisation ayant culminé le 27 septembre 2019 avec la marche historique d’un demi-million de personnes dans les rues de Montréal, ce sont les jeunes et les étudiant·e·s mobilisé·e·s qui ont constitué la tête du mouvement et qui en ont été les principaux artisan·e·s.
5 ans après l’émergence de ce mouvement et au lendemain de la mobilisation désormais annuelle de septembre pour la justice climatique, il convient de rappeler et de reconnaître le rôle de ces groupes et associations dans le développement de la mobilisation sociale, mais également dans la construction de leur propre pouvoir-agir face aux enjeux socio-écologiques contemporains, un pouvoir-agir que le système d’éducation formelle peine par ailleurs à accompagner encore aujourd’hui. La table ronde qui réunira plusieurs jeunes, élèves ou étudiant·e·s membres de différentes organisations sera l’occasion de discuter de l’actualité des enjeux éducatifs associés à leurs mouvements.
Quentin Lehmann, membre de L’Écothèque Jacob Pirro, membre du Temps de militer Sandrine Gierula, membre de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) Florence Lachapelle, membre de Rage climatique Thamara Révolus, membre du Groupe des Jeunes de Cité Soleil pour une Transition Écologique et Sociale en Haïti Widmaël Fils, membre du Groupe des Jeunes de Carrefour pour une Transition Écologique et Sociale en Haïti Kerline Dorléan, membre du Collectif des Jeunes pour une Transition Écologique et Sociale en Haïti Gal Barnea, membre de Pour le futur Mtl-Tio’tia:ké
Animation: Hugue Asselin, coordonnateur du Centr’ERE
Cette table ronde se propose de contribuer aux réflexions concernant les défis éducatifs contemporains face à la situation socio-écologique critique dont de changement climatique, de dépossession territoriale et d’injustice environnementale accrue qui s’y associe, à partir de regards autochtones. Il s’agit de participer au déploiement d’efforts éducatifs qui s’inspirent de visions ancrées dans une écologie du vivant, dans les principes d’une éthique de la vie issus des savoirs autochtones. La table ronde se tiendra le 12 octobre que l’on reconnaît de plus en plus comme la Journée de la résistance autochtone, en commémoration des luttes des Premiers Peuples menées depuis 531 ans contre la colonisation.
À travers l’apport des différentes personnes invitées, cette table ronde se propose d’explorer cette thématique à partir des questions suivantes qui guideront les échanges : Comment l’éducation relative à l’environnement est abordée en éducation autochtone ? Quelle pourrait être la contribution d’une décolonisation des savoirs pour faire face aux défis éducatifs de la crise socio-écologique actuelle ? Comment est-ce que les savoirs autochtones sont informés par une relation avec le territoire ? Et finalement, comment est-ce que le milieu communautaire autochtone, de l’éducation et de la recherche peuvent collaborer pour repenser et rebâtir les relations société-nature ?
Cette activité est organisée en partenariat par le Centr’ERE et la Chaire réseau de recherche sur la jeunesse du Québec, volet autochtone.
Mots d’ouverture
Joséphine Bacon, poétesse, parolière et enseignante Innue, originaire de la communauté de Pessamit, aînée en résidence à l’UQAM
Panélistes
Laurent Jérôme, professeur, Département des sciences des religions, directeur de l’Équipe de recherche sur les cosmopolitiques autochtones (ERCA), Université du Québec à Montréal Diane Campeau, professeure, Faculté d’éducation, Université d’Ottawa Virginie Boelen, professeure associée, Département de didactique, membre du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement, Université du Québec à Montréal Carole Bérubé Therrien, chargée de projet, Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec Janis Ottawa, consultante Linguistique Atikamekw à Kiuna Katsitonsariio (Stuart) Myiow, représentant et porte-parole du Conseil Traditionnel Kanyen’kehà:ka et Edith Mora Castelan, animatrice et traductrice à la Maison Longue de Kahnawake
Animation: Natasha Blanchet-Cohen, professeure, Département des sciences humaines appliquées, Concordia University, titulaire du volet autochtone de la Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec.
Partenariat Centr’ERE-Réseau d’Études Latino-américaines de Montréal (RÉLAM)-Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
Le colonialisme hétéro-patriarcal, raciste et profondément guerrier a connu un déploiement de vie dévastateur et sa profusion – chaotique et instable – s’est intensifiée dans le sillage des multiples crises exacerbées à l’ère de la «nouvelle normalité». Le Pacte Ecosocial et Interculturel du Sud (PEIS), un espace pluriel émergeant en Amérique Latine pour l’action collective entre intellectuels, activistes et collectifs, propose parmi ses principes et horizons que les transitions écosociales – comprises comme des formes de dépassement de la crise de civilisation – sont possibles si tant est que cesse la guerre contre la vie et la Nature. Une guerre qui se paie surtout par la vie des femmes et des corps féminisés comme ceux et celles qui défendent les droits de la nature à Abya Yala[1]. En mars 2023, à partir du PEIS, nous avons lancé la Déclaration de Bogota comme un document incarné par la longue histoire des luttes et des réexistences d’Abya Yala face à cette guerre déclenchée dans le Sud global, comme un guide inspiré par ces voix historiquement invisibles qui exigent la subsistance de la vie pour tous dans la planète. Nous appelons à un nouveau Pacte avec la Nature, pas un pacte d’élites, mais un pacte relevant de l’éthique du soin. Cette approche, construite dans l’action en continu de soins éco-territoriaux, de tissage communautaire et politique au féminin dans les territoires qui nous donnent la vie, nous met au défi de changer notre façon d’être-au-monde, selon une perspective ontologique-relationnelle, et de penser l’éducation dans une perspective pluriverselle, anticoloniale et au féminin. Réinventer un nous non anthropocentrique, comme un lieu où la biodiversité est le miroir des multiples diversités qui peuvent habiter l’imaginaire politique de notre temps.
Liliana Buitrago est écoféministe, chercheure et militante à l’Observatoire d’écologie politique du Venezuela et fait partie du groupe qui promeut le Pacte écosocial et interculturel du Sud. Elle est titulaire d’une maîtrise en linguistique et s’intéresse aux études critiques du discours, aux mouvements sociaux, aux alternatives post-extractivistes et aux transformations écosociales. Elle a participé à diverses expériences collectives de défense des semences, de la justice climatique, de l’allaitement humain, des soins, des économies solidaires et de la biodiversité au Venezuela, et a également contribué à des espaces d’articulation internationaux tels que la Plateforme latino-américaine et caribéenne pour la justice climatique et l’Assemblée mondiale pour l’Amazonie.
L’intensification soutenue des conséquences engendrées par les multiples enjeux socio-écologiques rappelle à chaque jour la nécessité de procéder à des changements profonds d’ordre social, culturel, éthique et politique. À ces défis, qui restent à surmonter, s’associe l’importance de contribuer aux transformations faisant appel à la dimension sensible et créative de notre rapport au monde.
L’éducation relative à l’environnement concerne toutes formes d’éducations traitant du rapport à l’environnement. Ainsi, s’inspirer des arts et du design et les mobiliser dans des perspectives socio-écologique, psychosociale et pédagogique de cette éducation deviennent des pratiques porteuses. Ces dernières favorisent en effet un ré-ancrage sensible des situations pédagogiques (tant en contextes formel et non-formel qu’informel de l’éducation) et des apprenants dans leur milieu tout en stimulant la créativité nécessaire pour repenser le(s) monde(s).
Mais comment les arts et le design peuvent-ils participer à la (re)construction de l’identité écologique? Comment peuvent-ils contribuer au développement des relations d’altérité et à l’engagement citoyen ? Cette table ronde se propose d’explorer ces questions avec la participation de différentes personnes invitées.
Mot d’ouverture
Vincent Bouchard-Valentine, vice-doyen aux études, Faculté des arts, Université du Québec à Montréal
Panélistes
La contre culture, source d’enseignement esthétique Yaprak Hamarat, designer chercheure, Centre de Recherche Commun, La Commission Européenne
Ligne claire et contours flous, le dessin d’illustration dans la tourmente climatique Clément de Gaulejac, artiste, auteur et illustrateur
Les arts au sein des mouvements de justice environnementale : Pratiques du peuple Sami Nayla Naoufal, autrice, chercheuse et médiatrice culturelle, chercheure associée au Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté, UQAM
La mobilisation du design dans un contexte d’éducation relative à l’environnement au travers de la recherche-action – des pistes forestières Clément Mazeran, étudiant de recherche pré-doctorale en design, ENS Paris-Saclay
Animation : Anne DesLauriers, professeure, École des arts visuels et médiatiques, Université du Québec à Montréal et Vincent Bouchard-Valentine
Dans le cadre des Portes ouvertes de l’Université du Québec à Montréal, nous tiendrons une Rencontre virtuelle d’information afin que les personnes intéressées puissent se familiariser avec le Programme court de deuxième cycle en éducation relative à l’environnement.
Une formation destinée aux personnes qui ont à cœur de transformer le rapport au vivant et à l’engagement à travers des projets d’action éducative ouverts et créatifs.
Une formation également flexible, avec des cours offerts à la carte, de soir et en modalité hybride, et reconnus par les programmes de maîtrise en sciences de l’éducation et de l’environnement.
Ce sera l’occasion d’en apprendre davantage sur :
la formation, le calendrier, les objectifs, les cours et les contenus ;
les types de projets d’intervention possibles en éducation relative à l’environnement ;
la procédure d’admission et autres informations d’ordre général (démarche et conditions d’admission, frais de scolarité, financement, etc.)
Participez à la rencontre pour poser vos questions !
Pour plus d’informations, contactez la professeure Laurence Brière, responsable du programme court, ou Mélanie Harel-Michon, agente d’information pour le programme : ere@uqam.ca
Dans le cadre du 90e Congrès de l’Acfas, « 100 ans de savoirs pour un monde durable », plusieurs membres du Centr’ERE organisent et prennent par à des activités scientifiques.
Inscription avec tarif préférentiel jusqu’au 31 mars 2023 : https://www.acfas.ca/evenements/congres/inscription L’inscription est obligatoire pour tou•te•s les participant•e•s au colloque (sur place et en ligne).
503 – « Éduquer par l’art » en lien avec les enjeux sociétaux : réflexions théoriques, expériences et perspectives, à l’école et au-delà (4e édition)
Du jeudi 11 au vendredi 12 mai 2023 Sur place et en ligne Lieu : Université de Montréal, Pavillon Claire McNicoll, 900, boulevard Édouard-Montpetit, Montréal Local : Z-305
Sous la responsabilité de :
Vincent Bouchard-Valentine (UQAM – Université du Québec à Montréal) – chercheur régulier au Centr’ERE
Maia Morel (UdeS – Université de Sherbrooke) – chercheure associée au Centr’ERE
DESCRIPTION Ce colloque porte un regard sur l’art comme vecteur de transformation sociale. Alors que l’art revendique un rôle d’acteur public pleinement impliqué dans les débats sociaux (Ardenne, 2019; Cauquelin, 2018; Heinich, 2014; Fourmentraux 2012; Lamoureux et Uhl, 2018; Zask, 2014), il devient un moyen de connaissance et d’action abordant diverses questions socialement vives (Ardenne, 2009; Lamoureux, 2005; Ramade, 2015; Trudel et Fortin, 2022) qui suscitent des controverses, attisent des émotions, mettent en concurrence des représentations et des intérêts divergents, interrogent les systèmes de valeurs (Audigier, 2007; Legardez et Simonneaux, 2006). Les éditions précédentes de ce colloque avaient précisé de quelle manière ce nouveau paradigme artistique fournit un terreau fertile pour l’éducation (Kerlan et Langar, 2015; O’Farrell et Kukkonen, 2017), favorisant l’enrichissement d’une panoplie d’« éducations » à la citoyenneté, à l’antiracisme, à l’inclusion, à la démocratie, à l’environnement, etc.
Alors que les universités québécoises s’engagent dans une refonte majeure des programmes de formation à l’enseignement au regard d’un nouveau référentiel de compétences professionnelles (Québec, 2020), l’édition de 2023 de ce colloque a pour but de considérer des recherches émergentes pouvant inspirer la mise en œuvre, dans l’éducation scolaire, d’axes de formation transversaux ancrés dans les réalités sociales contemporaines, plus spécifiquement, comment les arts et la littérature peuvent-ils favoriser la prise de conscience, l’acquisition de connaissances, l’adoption de valeurs et de comportements susceptibles de répondre aux enjeux sociétaux complexes du XXIe siècle.
Considérant le contexte actuel de renouveau des programmes de formation universitaire, nous nous intéresserons aux recherches pouvant avoir des retombées significatives sur la formation initiale des enseignantes et enseignants des domaines des arts et des langues du Programme de formation de l’école québécoise.
Dans le cadre du 90e Congrès de l’Acfas, « 100 ans de savoirs pour un monde durable », plusieurs membres du Centr’ERE organisent et prennent par à des activités scientifiques.
Inscription avec tarif préférentiel jusqu’au 31 mars 2023 : https://www.acfas.ca/evenements/congres/inscription L’inscription est obligatoire pour tou•te•s les participant•e•s au colloque (sur place et en ligne).
560 – Rapport aux savoirs dans les éducations dans et par la nature : quelles épistémologies?
Jeudi 11 mai 2023, de 8h à 17h Sur place et en ligne Lieu : HEC Montréal, Édifice Côte-Sainte-Catherine – 3 000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal Local : Saine Marketing – Secteur Vert
Sous la responsabilité de :
Virginie Boelen (UQAM – Université du Québec à Montréal) – chercheuse associée au Centr’ERE
Laura Nicolas (Université Paris Est Créteil)
Avec la participation notamment de Liliane Dionne !
DESCRIPTION On assiste depuis la pandémie à une résurgence de démarches pour faire une « école/classe dehors » aux appellations variables, qui mobilise une pédagogie répondant à un processus d’éducation par la nature. Le bien-être mental et physique que procure le fait d’être dans la nature, en plus de favoriser les apprentissages (Ayotte-Beaudet et al., 2022; Green et Rayner, 2022; Kuo et al., 2019; Mygind et al., 2019), en démontre la pertinence.
En filigrane des questionnements didactiques posés récemment, notamment dans le cadre du Colloque international Les pratiques d’éducation par « la nature » : quels enjeux pour la formation des professionnel·le·s?, qui s’est tenu en France en juillet 2022, se profilent d’impératives questions d’ordre épistémologique portant sur les paradigmes qui induisent de telles pratiques. Ainsi, il s’agit de s’interroger sur les épistémologies qui sous-tendent les éducations dans et par la nature ou, dit autrement, par le territoire. Plus largement, au-delà de toute structure en milieu formel ou non, quel rapport au(x) savoir(s) sous-tend les apprentissages dans et par la nature ou le territoire?
Certains font appel au principe de l’écoformation intégrant le paradigme transdisciplinaire de la complexité (Girault et Galvani, 2021), d’autres se reportent aux épistémologies autochtones (Battiste, 2002; Four Arrows et al. 2010; Hart, 2010; Wilson, 2013). On pourrait également citer l’écosophie de l’écologie profonde d’Arne Naess (2008) introduisant le principe de l’altérité élargi au monde vivant. Le principe de l’énaction proposé par Varela (Aden et Preller, 2020; Varela et al., 2017) ou encore l’écopédagogie de Gutiérrez Bastida et Gadotti (Gutiérrez Bastida, 2022), considérant l’être humain comme « la nature prenant conscience d’elle-même » (Pereira, 2019, partie I.3), sont d’autres axes possibles.
De telles conceptualisations du rapport au(x) savoir(s) qui se construit dans le rapport au monde (Charlot, 2021) permettront alors de clarifier le cadrage d’approches éducatives innovantes dans et par la nature, renforçant notre identité écologique (Vogels, 2007).
Dans le cadre du 90e Congrès de l’Acfas, « 100 ans de savoirs pour un monde durable », plusieurs membres du Centr’ERE organisent et prennent par à des activités scientifiques.
430 – Penser, être, faire et former le travail écosocial : bâtir ensemble des projets porteurs de la transition sociale-écologique au sein du travail social
Le mardi 9 mai 2023, de 8h30 à 17h Sur place et en ligne Lieu : HEC Montréal, Édifice Decelles, 5 255, avenue Decelles, Montréal, Local : Chibougamau – Secteur Nord
Sous la responsabilité de :
Sue-Ann Macdonald (UdeM – Université de Montréal)
Anaïs Gerentes (UQAM – Université du Québec à Montréal) – membre étudiante du Centr’ERE
Sylvie Jochems (UQAM) – chercheuse régulière au Centr’ERE
Emmanuelle Larocque (Université d’Ottawa) – membre diplômée au Centr’ERE
Gabrielle Laverdière-Pilon (UQAM) – membre étudiante du Centr’ERE
Mario Paris (Université de Moncton)
Érick Rioux (UdeM)
Avec la participation notamment d’Arnaud Morange, de Carine Villemagne et de Mélanie Champoux !
DESCRIPTION Les changements climatiques représentent l’un des plus gros défis auxquels l’humanité est confrontée au 21e siècle (IPCC, 2021; WHO, 2021). Les effets sociaux, environnementaux, sanitaires, économiques et politiques sont multiples et dévastateurs, et interpellent directement les intervenantes et intervenants sociaux qui travaillent de près avec les communautés les plus touchées par ces changements : « Les effets socioécologiques des changements climatiques se font sentir avec acuité sur les populations et les communautés les plus opprimées et les plus démunies » (Thésée et Carr, 2008, p. 15).
Ces effets socioécologiques pressent de plus en plus les intervenantes et intervenants sociaux à s’engager davantage face aux risques et catastrophes (Maltais et al., 2022; Maltais, 2003), dans la formation écosociale (Drolet et al., 2015), par des actions de prévention, d’écologisation des institutions sociales (Grandgeorge, 2022) et de politisation (Latour, 2021) dans les communautés territoriales (RQIIAC, Bernard et Michaud, 2020). D’ailleurs, il faut noter que les personnes œuvrant en travail social, notamment en action collective (Comeau, Bourque et Lachapelle, 2018; Lachapelle, 2017), se sont depuis longtemps engagées dans les luttes environnementales et pour la justice écosociale au Québec (Comeau, 2010), à l’échelle autant locale qu’internationale (Dominelli, 2018; Gonzalez-Hidalgo 2020).
Toutefois, bien que ces pratiques d’intervention écosociales foisonnent au Québec, elles demeurent trop peu documentées. Cela peut s’expliquer par le fait que les milieux du travail social universitaires et francophones ont tardé à développer ce champ de connaissances du travail « écosocial ». Considérant l’état embryonnaire de cet intérêt pour le travail écosocial, les connaissances sous-jacentes à la discipline du travail social n’ont pas encore été influencées par une pensée plus écosociale (Larocque, Roy et MacDonald, 2022; Varoch et Mickey, 2022; Jochems, Poisson et Létourneau, 2017), tout comme la formation n’a pas été influencée par l’écologie, et ce, malgré l’urgence climatique croissante. Cela est vrai pour les savoirs, la pédagogie et la pratique du travail social partout au Québec, comme dans le reste de la francophonie canadienne, où ces initiatives sont rarement évoquées.
Pour ce faire, il est indispensable de repenser la relation entre l’humain et la nature, et ce, au regard des fondements relationnels de la crise climatique (Rosa, 2018; Latour, 2021). Il convient alors d’interroger les types de récits, alternatifs ou existants mais mis sous silence, qui contribuent à décoloniser la nature et nouer avec elle une relation mutuelle (Tapia et Magnenat, 2020), basée sur des principes de réciprocité (Larocque, soumis) et de pensée plurivers (Escobar, 2018).